Néocolonialisme en Afrique : l’Espagne s’invite au sommet du G5 Sahel et veut sa part des ressources naturelles

mar, 30/06/2020 - 20:55

 Néocolonialisme en Afrique : l’Espagne s’invite au sommet du G5 Sahel et veut sa part des ressources naturelles

Le courrier du soir - Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, se rendra en Afrique pour le deuxième fois depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Ce mardi 30 juin, il prendra part au sommet du G5 Sahel (en Mauritanie) où il rencontrera son homologue européen, Emmanuel Macron.

L’Espagne tente-t-elle renouer avec son passé colonialiste? Ce serait téméraire de soutenir une telle affirmation. Cependant, une chose est sûre : l’ancienne puissance coloniale qui a régné sur le monde entier au 17ème et 18ème siècle, notamment en Amérique du Sud, lorgne l’Afrique.

En effet, Lecourrier-du-soir.com a appris ce 29 juin que le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, participera pour la première fois au sommet du G5 Sahel qui se tiendra ce mardi 30 juin en Mauritanie sous la houlette du président Mohamed Ould Ghazouani. Pedro Sanchez et Emmanuel Macron seront les deux dirigeants européens à y prendre part.

“La question de l’immigration sera au cœur des débats”

Dans la presse espagnole, on a pu apprendre que le premier ministre espagnol apportera une panoplie d’aides à la Mauritanie pour lutter contre l’épidémie a Coronavirus. La question centrale de l’immigration clandestine sera également abordée par les chefs d’Etat des deux pays.

Dans la presse espagnole, la visite de Pedro Sanchez est perçue comme une tentative de la part de l’Espagne de peser dans cette partie de l’Afrique, très riche en ressources naturelles et qui, ces dernières années, a suscité d’énormes rivalités entre l’Occident, la Chine et la Russie.

“L’Espagne veut peser dans cette partie de l’Afrique”

“L’Espagne veut peser dans cette région africaine laminée par le jihadisme et l’extrême pauvreté”, explique El Pais, média espagnol. Et d’ajouter : “même si la France a exercé jusqu’ici une plus grande influence, n’empêche que l’Espagne fait partie depuis 2018 de l’Alliance Sahel, mise en place par 13 pays ainsi que plusieurs organisations multilatérales pour promouvoir la stabilité de ce territoire.

Depuis la semaine dernière, la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, préside l’Assemblée Générale de ce projet”.

Rappelons que l’Espagne a envoyé en 2018 300 soldats au Mali pour faire face au terrorisme à Koulikoro. Pour rappel, le G5 Sahel regroupe 5 pays africains (le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie et le Niger). La France y a déployé des soldats afin, dit-elle, d’enrayer la menace terroriste, mais beaucoup ne croient pas à cette version.

En effet, de plus en plus de chercheurs africains estiment que Paris militarise cette zone avec l’unique objectif de contrôler les richesses naturelles au moment où la présence chinoise sur le continent est de plus en plus importante. Désormais, la France n’est plus seule. L’Espagne aussi veut sa part dans le partage du gâteau.

Par Cheikh Dieng