Présidentielle ivoirienne: les inquiétudes de la communauté française

dim, 13/09/2020 - 16:00

 

Vue de la ville d'Abidjan, de la lagune Ébrié et du Plateau depuis la cathédrale St-Paul. © Craig Pershouse / Getty Images

Texte par :RFI

L’Association démocratique des Français à l’étranger (ADFE), dite aussi Français du monde, qui regroupe depuis 40 ans des Français établis hors de France, tenait son assemblée générale à Abidjan. 20 à 25 000 Français résident en Côte d’Ivoire. À l’aube de l’élection présidentielle, beaucoup expriment des inquiétudes quant aux risques de troubles socio-politiques, alors que certains sont déjà fortement pénalisés par les conséquences économiques de la crise sanitaire

Avec notre correspondant à Abidjan, François Hume-Ferkatadji

Jackie Bertho est installée en Côte d’Ivoire depuis 40 ans. La présidente de l’association Français du monde note une inquiétude de la communauté française au regard des tensions politiques qui renaissent. « On entend effectivement les Français inquiets, confirme-t-elle. Ils sont inquiets parce qu’on a déjà vécu les événements de 2000, de 2003-2004, les événements de 2010-2011, qu’ils n’ont pas envie de reperdre leurs biens et aussi leur chiffre d’affaires. »

Pour Franck Emmanuel Calderat, gérant de deux restaurants à Abidjan, une crise politique viendrait aggraver une situation déjà très difficile en raison des mesures anti-Covid qui ont durement touché le secteur de la restauration. Mais au-delà de ses affaires, il partage les craintes des Ivoiriens pour l’avenir du pays : « Quand on entend le personnel, quand on entend les gens dans la rue, quand on entend les gens autour de nous dans les marchés, tout le monde est très inquiet de cette situation. Je demande à tout le monde, les uns et les autres, de mettre un peu d’eau dans leur vin et de trouver une solution pour sauver ce pays-là. »

« Plus d'inquiétude sur la Guinée ou le Mali »

Invité de cette assemblée générale, le sénateur français Jean-Yves Leconte (PS, sénateur représentant les Français hors de France) entend ces inquiétudes, mais tient à rassurer : « Il faut surveiller. C’est vrai que quand on compare à la situation en Guinée d’une part ou au Mali de l’autre, on se dit que pour l’instant il y a d’autres endroits où on a de bonnes raisons d’être beaucoup plus inquiets. »