Au moins 43 agriculteurs tués par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, jour d'élection

dim, 29/11/2020 - 18:07

 

Le Figaro - Au moins 43 agriculteurs ont été tués par Boko Haram dans l'Etat du Borno, dans le Nord-est du Nigeria, où se déroulent samedi les premières élections locales organisées depuis le début de l'insurrection jihadiste en 2009.

«Nous avons retrouvé 43 corps sans vie, tous ont été égorgés, et six personnes gravement blessées», a déclaré Babakura Kolo, le responsable d'un groupe d'autodéfense pro-gouvernemental. «C'est sans aucun doute l'oeuvre de Boko Haram qui opère dans la région et attaque fréquemment les agriculteurs», a estimé Babakura Kolo qui a participé à l'évacuation des victimes.

Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a «condamné le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes », dans un communiqué samedi soir.

«Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés», a-t-il ajouté. Cette attaque s'est produite dans une rizière située à moins de dix kilomètres de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno. Le mois dernier, 22 agriculteurs avaient déjà été tués dans leurs champs, situés non loin de cette ville.

«Soixante ouvriers agricoles ont été engagés pour récolter le riz dans ce champ. Quarante-trois ont été abattus, et six autres blessés», a confirmé à l'AFP un autre milicien, Ibrahim Liman. Huit agriculteurs sont portés disparus et présumés kidnappés par les jihadistes, a ajouté cette source. Les corps des victimes ont été transférés dans le village de Zabarmari, à deux kilomètres de la rizière. Ils seront enterrés dimanche, selon un de ses habitants, Mala Bunu, qui a pris part aux opérations de secours.

Cette attaque intervient le jour des élections des représentants et conseillers régionaux des 27 circonscriptions de l'Etat du Borno. Ce scrutin avait été maintes fois repoussé depuis 2008, Boko Haram, et sa faction rivale, le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), ayant multiplié les attaques meurtrières: ils contrôlent depuis une partie du territoire.

Par Le Figaro avec AFP