Mauritanie : L’opposition rejette l’appel du régime à marcher contre la haine

mar, 08/01/2019 - 11:38

ALAKHBAR (Nouakchott) – L’opposition mauritanienne, regroupée au sein du Front National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), rejette l’invitation du parti au pouvoir, Union Pour la République (UPR),  à la "marche nationale contre la haine et l’extrémisme", selon un communiqué reçu à Alakhbar.

 

La marche est prévue mercredi prochain.

 

Pour le FNDU, " les manifestations et autres mesures superficielles et démagogiques ne constituent pas une solution pour la question de l’unité nationale et de la cohésion sociale (…) La solution réside dans un dialogue national qui diagnostique les injustices et leur trouve des solutions efficientes et consensuelles.".

 

Le FNDU, qui parle aussi de marche "folklorique", estime "qu’il fallait plutôt dénoncer le bilan du régime actuel et sa responsabilité dans l’exacerbation des tensions raciales, ethniques, régionales et tribales et la consécration de l’injustice, de la marginalisation et de l’exclusion."

 

L'opposition dénonce, en même temps, "une marche pour laquelle tous les moyens de l’Etat ont été mobilisés, et pour laquelle l’administration, les hommes d’affaires et les opérateurs sociaux ont été ameutés".

 

"Jamais le pouvoir en place ne fera croire aux mauritaniens qu’il va réaliser, grâce à une marche improvisée aux tous derniers jours de son mandat, ce qu’il n’a pas accompli durant dix ans de règne sans partage sur le pays", note le FNDU.

 

L’opposition de s’étonner de "cet intérêt tardif pour l’unité nationale de la part d’un régime qui vit les derniers jours de son règne, après qu’il ait passé plus d’une décennie au pouvoir, sans aucun projet de société unitaire visant la consolidation de l’unité nationale et le renforcement de la cohésion sociale; période qui a vu l’exacerbation de l’injustice, de l’exclusion et de la marginalisation dont souffrent de larges franges de notre peuple, ainsi que l’iniquité dans la répartition des ressources nationales et des emplois publics".

 

Le FNDU affirme avoir constaté durant ladite période "la montée du discours extrémiste appelant à la haine et à la discorde qui s’est répandu à travers les réseaux sociaux, les chaines de télévisons et de radio, sans que le pouvoir manifeste la moindre réaction".