Le pecher et la nectarine

mer, 17/04/2019 - 01:46

Importance du pecher et son aire de culture La culture du pêcher s'étend sur une superficie de 4 500 ha pour une production de 55.000 T. C'est un secteur caractérisé par une grande diversité de variétés et une adaptation très étendue dues aux efforts de création propre au pêcher et nectarinier. Les principales zones de production sont Meknès, Ifrane, Khénifra, Boulmane, Gharb, Beni-Mellal.
Au Maroc, le pêcher de Missour est cultivé depuis très longtemps (avant l'époque romaine). Ayant toujours été multiplié par semis, et en l’absence de possibilité de croisement avec d'autres génotypes, ces pêchers ont fini par avoir un taux d'homozygotie élevé. L'homogénéité de ses plants et l'absence de qualités pomologiques performantes ont orienté son utilisation comme porte-greffe. Selon les caractéristiques du fruit, on distingue trois formes de pêcher de Missour:
• Maloussi: Noyau adhérent et Chair ferme avec Amandon amer;
• Farouki: Noyau libre et Chair fondante avec Amandon amer;
• Lahloua: Noyau libre et chair fondante avec Amandon doux.

Exigences agro-climatiques

Les pêchers et Nectariniers présentent de très larges gammes variétales adaptées aussi bien aux climats froids septentrionaux qu'aux hivers doux. Les floraisons des pêchers européens peuvent résister à des températures de (-16°C) à (- 24°C) si le froid est précédé par plusieurs jours d'adaptation à (-2°C) à (-6°C). La dormance est levée après une durée de 1000 à 1200 h de températures inférieures à 7,2°C pour les variétés de pêches européennes et 100 à 450 h de froid pour les pêches Californiennes et Floridiennes. Après nouaison, le jeune fruit ne peut supporter des températures inférieures à (- 1°C). Au cours de la croissance du fruit et jusqu'à sa maturité, une atmosphère peu humide et ensoleillée est favorable au développement et à la bonne coloration du fruit. Une atmosphère humide au printemps est favorable au développement de la Cloque, de l'Oïdium, du Monilia, du Coryneum, du Botrytis etc... Le pêcher est sensible au Crown gall et au Capnode. Un sol profond, bien drainé, d'une texture moyenne est favorable pour le développement des pêches et nectarines. La stagnation d'eau au cours de la phase de croissance peut entrainer l'asphyxie des racines et la mort des plants. Le pH du sol doit être de 5,8 à 6,8. Les sols trop acides et/ou salins ou sodiques doivent être évités.

Le matériel végétal

L'INRA dispose de la gamme variétale la plus large en matière de pêcher. En 1994, 176 variétés de pêcher étaient rassemblées en collection à la station expérimentale d'Aïn Taoujdate. Des producteurs et pépiniéristes étatiques (SODEA) ou privés ont aussi introduit des variétés de pêcher d'Europe et des USA. Parmi les variétés introduites et cultivées, celles à chair jaune sont les plus dominantes. On peut citer entre autre Elrise, Primerose, Springtime, Spring crest, Starcrest, Spring gold, Mayrose, Maycrest, Red Haven, Red Top, Flower crest, Lauring, Dexired, Royal Gold, J.H Hale, Armking I et Armking II, Staymay. Cet assortiment variétal est en constante évolution. Des variétés floridiennes très précoses (maturité en Avril) sont actuellement en production. Parmi les nectarines, il faut mentionner Mayred, Red June, Early Sungrand, Summergrand, Nectared 6, Fantasia...Le porte-greffe le plus utilisé au Maroc est le pêcher de Missour. Les autres francs de pêcher tel GF 305 ou le Nemaguard n'ont pas donné de résultats satisfaisants au Maroc (sensibilité à la chlorose pour le GF 305 et mauvais développement pour le Nemaguard). D'autres porte-greffes sont utilisés dans des cas spécifiques : Prunier Saint Julien adapté aux sols lourds, le Damas GF 1869 résistant à la chlorose et à l'asphyxie radiculaire, mais présentant une mauvaise affinité avec beaucoup de Nectarines. Le pêcher x amandier GF 677 résistant à la chlorose, vigoureux.

Les techniques culturales

Les travaux du sol - Se référer à l'abricotier et au prunier.

Le désherbage chimique doit être mené avec prudence, le pêcher étant sensible au contact des herbicides. Le Bromacil et la Butraline sont utilisés en tant qu'herbicide de pré-émergence. Les herbicides de contact sont le diquat et le paraquat.

Fumure

  • Fumier décomposé = 10 T/ha
  • N = 150 u/ha dont 2/3 avant floraison et 1/3 au grossissement du fruit.
  • P205 = 50 u/ha
  • K20 = 150 u/ha
  • Mg = 50 u/ha tous les 2 ans.

L'éclaircissage

L'éclaircissage est une nécessité chez le pêcher qui est une espèce très fertile. On éclaircie avant la chute complète des pétales chez les variétés les plus précoces. Pour les variétés tardives et de saison, on éclaircie à partir du durcissement du noyau (soit 10 à 20 jours après la pleine floraison). On supprime les fruits doubles, les fruits à l'intérieur de l'arbre et on ne laisse que 5 à 6 fruits par rameau mixte. On laisse un fruit tous les 12 à 15 cm. L'éclaircissage chimique est possible avec l'acide gibberellique, mais les doses (50 à 80 g/1000 l d'eau) et les périodes d'application doivent être déterminés localement.

Maladies, ravageurs et protection phytosanitaire

Deux groupes de maladies à virus sont fréquentes chez le pêcher : les viroses à Ring Spot ILAR et les Ring Spot NEPO. Les maladies bactériennes sont responsables de la galle du collet (Crown gall) et du dépérissement (Pseudomonas persicae). Les maladies cryptogamiques les plus importantes sont : la cloque, l'oïdium, le chancre à Fusicoccum, le plomb parasitaire, la criblure à coryneum, la moniliose, le chancre à crystospora. Les ravageurs du pêcher sont la tordeuse, le carpocapse, les acariens, la cératite, le capnode, la zeuzère et le cossus.

La récolte et la conservation

L'époque de récolte chez le pêcher est une caractéristique variétale. La fermeté de la chair est un indice d'appréciation. La cueillette se fait en 4 à 6 passages espacés de 2 à 5 jours chez une même variété. Aussi, il importe d'évaluer dans un verger le pourcentage de fruit à cueillir à chaque passage pour une variété donnée.