Violences sexuelles dans le patinage : Maracineanu exige la démission du président de la fédération

mar, 04/02/2020 - 21:55

La ministre des Sports, Roxana Maracineanu. © Ludovic Marin, AFP Texte par :FRANCE 24Suivre

La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a appelé à la démission du président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Didier Gailhaguet, dans la foulée des révélations de la patineuse Sarah Abitbol, qui accuse l'un de ses entraîneurs de l'avoir agressée sexuellement dans les années 1990.

L'inamovible Didier Gailhaguet est désormais tout proche de la sortie. La ministre des Sports Roxana Maracineanu a demandé la démission du président de la Fédération française des sports de glace, a-t-elle annoncé lundi 3 février à l'issue d'un entretien avec le dirigeant consacré aux récentes révélations de violences sexuelles dans le patinage.

"Le nombre de faits et leur étalement dans leur temps illustrent qu'un dysfonctionnement général existe au sein de la fédération. [...] Au regard des révélations et des témoignages que j'ai pu recueillir, le président de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet ne peut se dédouaner de sa responsabilité morale et personnelle, je lui ai donc demandé d'assumer toutes ses responsabilités et de démissionner", a expliqué Roxana Maracineanu.

Elle a également indiqué qu'elle allait "saisir le procureur de la République [...] afin qu'une enquête pénale puisse être diligentée sur les faits qui le justifient".

De son côté, l'intéressé a reconnu avoir "commis des erreurs, pas des fautes". Didier Gailhaguet a ensuite déclaré, au sujet de son entretien avec la ministre : "Elle ne m'a pas écouté, et surtout ne m'a pas entendu". Interrogé sur son intention ou non de démissionner, il a répondu: "On va réfléchir à tout ça", renvoyant à une conférence de presse mercredi.

De multiples témoignages

La ministre des Sports recevait Didier Gailhaguet, président historique de la FFSG depuis 1998, à l'exception de la période 2004-2007, pour qu'il s'explique notamment sur le maintien en poste, dans les années 2000, de l'entraîneur Gilles Beyer, accusé de viol trente ans après les faits par la championne Sarah Abitbol, mais déjà soupçonné d'attitudes peu appropriées à l'époque.

Les accusations de Sarah Abitbol, qui portent sur les années 1990 à 1992, une période prescrite, sont formulées dans son livre sorti la semaine dernière. D'autres témoignages d'agressions sexuelles, visant Gilles Beyer mais aussi d'autres entraîneurs, ont été publiés au même moment par l'hebdomadaire L'Obs et le quotidien sportif L'Équipe.

Avec AFP