S’informer sur les réseaux sociau

lun, 01/02/2021 - 20:46

RFI

D'après le baromètre Kantar-La Croix 2021, la confiance des Français dans les médias a augmenté, bien que les réseaux sociaux restent la première source d'information chez les moins de 35 ans. Tap Magazine via Getty Images/Simon Lees

Mercredi 27 janvier a été publié le baromètre Kantar-La Croix sur les médias. L'occasion de parler de l’information sur les réseaux sociaux.

La pandémie aura eu au moins une vertu : c’est de permettre aux Français de renouer un peu avec la confiance dans leurs médias, l’intérêt dans l’actualité gagnant même huit points, à 67%. Les conseils utiles, le lien pour comprendre la situation, tout cela, les Français du baromètre Kantar-La Croix l’ont apprécié, même s’ils ne se privent pas de fustiger la dramatisation excessive sur le Covid ou le fait de donner la parole à des gens qui ne sont pas spécialistes ou expriment un point de vue extrême. On pense aux professeurs Toussaint, Toubiana, Péronne ou Raoult. Pas étonnant qu’une majorité de Français s’estiment mal informés sur l’hydroxychloroquine. Elle a pu apparaître comme une solution alors même que son efficacité était loin d’être prouvée. Avant de disparaître des écrans.

Ce que montre aussi ce baromètre, c’est que les deux tiers des Français interrogés ne font pas confiance aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux quand elles viennent d’un ami. 63% se disent confrontés, au moins une fois par mois, à des informations fausses ou qui déforment la réalité. Sur internet, première source d’info des moins de 35 ans, ils préfèrent se fier aux médias. Seulement, là où il peut y avoir un motif d’inquiétude, c’est qu’une grande majorité des sympathisants de la France insoumise et du Rassemblement national décrochent de l’actualité telle qu’elle est traitée (-6 points dans les deux cas). De plus en plus, ils se tournent vers des personnalités qui sont sur les plateformes leur propre média, ce qui peut donner une vision déformée des événements.

Le rôle des réseaux sociaux dans les mouvements de contestation

Ce n’est pas propre à la France. On retrouve ce rôle des réseaux sociaux dans la contestation des pouvoirs établis en Russie comme aux Pays-Bas. L’opposant Alexei Navalny est le champion des vidéos anti-Poutine, comme le montrent ses images sur le palais de la corruption au bord de la mer noire, vues 95 millions de fois.  Or, comme le montre la sociologue Ella Paneakh dans Le Figaro, on assiste à une fracture entre ceux qui s’informent à la télévision, sont soumis à la propagande du Kremlin et sont finalement « plus passifs », et des jeunes qui s’informent et se mobilisent à travers des canaux comme TikTok ou Instagram.

On retrouve un tel clivage aux Pays-Bas où le mouvement de contestation des mesures sanitaires à Rotterdam a prospéré sur les réseaux sociaux, avec son lot de contre-vérités. D’où la nécessité pour les grands médias d’aller à la rencontre des socionautes pour ne pas laisser les infox sans réponse. C’est ce qu’ont bien compris dix médias publics européens qui ont annoncé leur volonté d’unir leurs forces sur ce terrain en partageant des contenus gratuits.

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