Le match de football OL-Juventus maintenu malgré les angoisses liées au coronavirus

mer, 26/02/2020 - 01:30

Le match de football OL-Juventus maintenu malgré les angoisses liées au coronavirus

La Juventus assure qu’« aucune restriction particulière n’est prévue » pour ses supporteurs. A Lyon, le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, s’est aussi voulu rassurant.

Le Monde avec AFP 

 

Les joueurs de l’Olympique lyonnais pendant leur entraînement du 25 février, la veille de leur match de Ligue des champions face à la Juventus de Turin. PHILIPPE DESMAZES / AFP

Les autorités se refusent pour l’heure à remettre en cause la tenue de la rencontre, mais l’angoisse est bien présente dans les esprits. La progression de l’épidémie de coronavirus en Italie suscite des inquiétudes avant le huitième de finale aller de Ligue des champions prévu mercredi 26 février à Lyon entre l’Olympique lyonnais et la Juventus Turin.

Les maires de Meyzieu et Décines-Charpieu, où se situe le stade de l’Olympique lyonnais qui doit accueillir la rencontre, ont demandé mardi aux autorités d’interdire la venue de près de 3 000 supporteurs de la Juve « au nom du principe de précaution mais aussi de la prévention à tout trouble à l’ordre public ».

Les édiles LR Christophe Quiniou et Laurence Fautra, qui ont déjà exprimé leurs réserves « les plus fermes » à la préfecture et à l’Agence régionale de santé, estiment que ce match « fait naître des craintes, légitimes » chez leurs administrés, « immédiatement concernés par l’accueil et les flux de supporteurs ».

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« Tous les supporteurs peuvent venir sans difficulté »

La Juventus, de son côté, assure qu’« aucune restriction particulière n’est prévue pour les tifosi bianconeri [supporteurs blancs et noirs] » et que ses fans pourront assister « sans problème » à la rencontre, alors qu’elle jouera à huis clos son prochain match de Championnat d’Italie à domicile, dimanche contre l’Inter, pour éviter tout risque de propagation.

A Lyon, le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, s’est aussi voulu rassurant, appelant à « ne pas créer d’angoisses supplémentaires ». Pour l’instant « il n’y a pas de mesure de restriction, (…) les supporteurs italiens seront dans un espace qui n’est pas en contact avec les autres spectateurs », a-t-il souligné.

« Tous les supporteurs de Lyon et de la Juve peuvent venir sans difficulté (…). La crainte pour nous n’est pas liée au virus mais plutôt à la qualité de cette équipe turinoise. »

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L’OL, club coté en Bourse, s’attend à dégager des revenus records mercredi soir dans son stade, grâce à une affluence estimée par à plus de 57 000 spectateurs. Comparable, voire supérieure à celle du match contre le FC Barcelone la saison dernière, qui avait engendré plus de cinq millions d’euros de recettes.

« Les gens viennent de partout en Italie car Turin est le club le plus populaire du pays », précise-t-on à l’Olympique lyonnais. Plus de 2 700 fans doivent faire le déplacement, sans les ultras cependant, en conflit actuellement avec la direction de la Juventus.

L’Italie, pays le plus touché d’Europe

Le dernier bilan officiel fait état de 283 cas de coronavirus en Italie, où dix personnes sont mortes de la maladie, ce qui en fait le pays le plus touché en Europe. Le principal foyer se trouve dans la région de Lombardie (nord-ouest), voisine du Piémont - celle de Turin - où six cas ont été recensés.

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Après une réunion avec ses collègues européens à Rome, le ministre de la santé, Olivier Véran, a de nouveau estimé qu’« il n’y a pas lieu d’annuler a priori des grands évènements publics qu’ils soient de nature sportive ou culturelle », tout en s’accordant sur le fait « de regarder chaque situation au cas par cas ».

« La région du Piémont n’est pas considérée comme une région à risque par la France donc il n’y a pas lieu d’annuler. »

« Nous faisons confiance aux autorités italiennes. Il y a des zones de confinement dont les personnes ne sortent pas, mais les autres circulent : il y a des régions entières de l’Italie où il n’y a pas d’identification du virus », avait souligné le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lundi soir.

« Ce sont vos voisins immédiats et non pas le stade qui est contaminé, c’est la même chose si vous prenez une voiture, si vous prenez un transport en commun, etc. »

Les reports de matches ou les huis clos sont habituellement décidés par les instances sportives en concertation avec les autorités, les diffuseurs et les clubs.