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Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et maladies infectieuses. PAUL MORIGI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Texte par :Anne CorpetSuivre
Mise en garde d’Anthony Fauci, figure centrale de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, devant le Sénat. Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses a prévenu les élus qu’une levée trop rapide des mesures de confinement risquait d’aggraver l’épidémie. Et ce alors que de nombreux États ont commencé à autoriser le retour au travail, sans avoir respecté les consignes dictées par la Maison Blanche, qui préconise notamment quatorze jours de déclin de l’épidémie avant la levée des mesures de précaution.
De notre correspondante à Washington,
Anthony Fauci témoigne depuis chez lui. Ses propos sont clairs, précis. Le docteur n’hésite pas à confier les incertitudes de la communauté scientifique sur la maladie. Et lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de la levée des mesures de confinement décidée par de nombreux gouverneurs il répond : « Mon inquiétude est que des États, des villes ou des régions, ne respectent pas à la lettre les recommandations que nous avons formulées parce que je pense que si cela arrive il y aura un risque réel de déclencher une épidémie incontrôlable, ce qui nous ramènera non seulement à des morts et des souffrances inutiles que nous pourrions éviter, mais aussi vers la quête d’un redémarrage économique. »
Alors que les États-Unis franchissent le seuil des 82 000 morts, le docteur Fauci prévient : « Le nombre de morts est probablement plus élevé que cela. Je ne sais pas à quel point, mais il est certainement plus élevé. »
Une intervention qui contraste avec l’optimisme de la Maison Blanche. Depuis la fin avril, le président américain martèle que la priorité est de relancer l’activité économique, et que cela peut se dérouler en toute sécurité.