Mauritanie : ces femmes rurales devenues autonomes grâce au tannage

mar, 22/09/2020 - 22:05

 

Agence Ecofin - Dans le village mauritanien de Bouteydouma, des femmes ont créé un collectif de tannerie après avoir vu que les peaux des bêtes abattues par les éleveurs n’étaient pas valorisées. Il crée des emplois au niveau local et permet à ses 17 membres de subvenir aux besoins quotidiens de leurs familles.

À Bouteydouma, un village situé au sud-ouest de la Mauritanie, l’élevage du bétail est menacé par les changements climatiques, modifiant le mode de vie des populations. Pour diversifier leurs revenus, cinq femmes ont créé un collectif de tannerie qui recycle les peaux d’animaux en cuir. Elles proposent également gourdes, repose-calebasses, tapis de prière, petits objets décoratifs, porte-clés, etc.

Dans cette communauté, le tannage était autrefois pratiqué de manière rudimentaire et destiné à un usage personnel, jusqu’à ce que ces femmes suivent une formation dans un institut technique dans la localité de Boghé, à plus de 200 km de Bouteydouma. De retour au village, elles ont formé d’autres femmes et ont établi une petite entreprise qui compte maintenant 17 personnes.

La nouvelle technique apprise dans le cadre du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) leur a permis d’obtenir un cuir de meilleure qualité. Elles confient sur le site de la Banque Mondiale qu’il leur fallait jusqu’à 10 jours pour traiter une peau, contre seulement 3 jours aujourd’hui.

Les peaux qu’elles achètent à 0,68 dollar sont vendues à plus de 9 dollars, après les différentes étapes de transformation. Les revenus obtenus de cette activité leur permettent d’améliorer le quotidien de leurs foyers et d’envoyer leurs enfants à l’école.

Le collectif de tannerie exporte ses produits jusqu’au Sénégal et en Turquie. Les femmes ambitionnent de le développer pour construire une usine et transformer davantage de peaux.

Aïsha Moyouzame