Les télécoms à la conquête de la Lune

mar, 27/10/2020 - 07:30

:Dominique DesaunaySuivre

5 mn

Dans le cadre de son programme Artemis, l’Agence spatiale américaine, la Nasa, a l’intention d’établir une présence humaine permanente sur la Lune. Mais sans un réseau télécom performant, les futurs « astro-mobi-nautes » seraient bien incapables de transmettre le moindre SMS ou autres « selfies » lunaires. La Nasa a donc choisi le groupe finlandais Nokia pour déployer un réseau 4G sur notre satellite naturel.

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En 2024, deux astronautes américains, une femme et un homme, gambaderont, main dans la main, à la surface de l’astre lunaire, dans le cadre de la mission Artemis 3 programmée par la Nasa. Et cette fois, pas question d’entreprendre un simple saut de puce au nom de l’humanité comme en 1969, l’objectif de l’Agence spatiale américaine est d’établir une base permanente sur notre satellite naturel qui servirait éventuellement à lancer des vols habités vers la planète Mars.

► À écouter aussi : Accord d’Artemis : vers la privatisation des ressources de l’espace ?

Mais petit problème ! Avec une absence totale de réseau et d’Internet, la Lune peut se targuer d’être la plus vaste « zone blanche » de l’histoire des télécommunications. C’est la raison pour laquelle la Nasa a signé un contrat d’environ 14 millions de dollars avec la filiale étasunienne du groupe finlandais Nokia pour déployer cette connectivité cellulaire en 4G, « indispensable aux missions Artemis », précise l’Agence spatiale. Le matériel télécom sera intégré directement dans la carcasse d’un petit module automatique de transport de marchandises, développé par la société Machines Intuitives à Houston. Débarquement sur la Lune des appareils de connexion d’ici à 2022.

Le cahier des charges de l’Agence spatiale américaine impose à Nokia la conception d’équipements compacts, légers et économes en énergie. Ils devront être capables de résister aux conditions extrêmes de l’espace, aux forces d’accélération lors du lancement et aux chocs de l’alunissage. Par ailleurs, comme il est impossible d’envoyer des techniciens de maintenance sur place, le futur réseau mobile devra s’auto-configurer et se réparer tout seul en cas de défaillance.

Ce réseau 4G aura pour mission de commander et contrôler des capteurs en temps réel, de piloter des robots lunaires, mais aussi d'assurer la diffusion en continu de vidéos en haute définition, les communications vocales des astronautes et de véhiculer les données de télémétrie et biométriques des futurs explorateurs sélénites. Nokia précise que ce « premier réseau sans fil sur la Lune en 4G », évoluera très vite vers de la 5G.

Après la Lune, ce sera Mars évidemment qu’il nous faudra connecter ! Et qui sait, rêvons un peu, dans un avenir extrêmement lointain, un grand réseau télécom intersidéral diffusera peut-être nos « selfies » jusqu’aux étoiles.

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