17 novembre 2020
Le Mali rendait hommage mardi lors d’obsèques nationales à son ancien président décédé la semaine dernière, Amadou Toumani Touré, dont le nom est associé à la transition vers la démocratie mais aussi au début de la tourmente sécuritaire où le pays se trouve toujours.
La dépouille de l’ex-président, dans un cercueil recouvert du drapeau national porté par six militaires, a été lentement amenée au centre de la place d’armes du Génie militaire à Bamako, ont constaté des journalistes de l’AFP. Amadou Toumani Touré, décédé à l’âge de 72 ans, a dirigé le Mali en 1991-1992 et été son président de 2002 à 2012. De nombreuses personnalités maliennes, dont le président de la transition, Bah Ndaw, lui-même un ancien officier, le chef des putschistes du 18 août et actuel vice-président, Assimi Goïta, ou encore l’ancien président Alpha Oumar Konaré, avaient pris place dans la tribune d’honneur, selon la même source.
Les Premiers ministres du Niger et de Guinée-Bissau et des représentants des gouvernements de la région étaient également présents. La cérémonie s’est poursuivie par le témoignage d’une fille de l’ancien président. Elle devait s’achever par un défilé de troupes terrestres et aériennes, selon le programme annoncé par le maître de cérémonie. « C’est un grand qui vient de tomber, une perte inestimable pour le Mali. Il est venu avec le souffle de la vie, il repart avec le vent de l’espoir », a déclaré le maître de cérémonie peu après 10H00 (GMT et locales).
Le général Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre en Turquie, où il s’était rendu. Son corps a été rapatrié au Mali samedi dernier par avion présidentiel. « C’est l’une des cérémonies les plus importantes depuis l’indépendance de notre pays. ATT mérite ça. C’est un hommage national et je suis content d’être là. Le Mali, l’Afrique et le monde ont décidé de lui rendre hommage, j’en suis très fier », a déclaré à l’AFP Oumar Diallo, un fervent partisan de l’ex-président.
Amadou Toumani Touré, dit « ATT », ses initiales, reste aux yeux de nombreux Maliens le militaire qui a mis le pays sur la voie de la démocratie en 1992 après plus de 20 ans de dictature, au point de gagner le surnom de « soldat de la démocratie ». Mais sa présidence s’est achevée abruptement en 2012 par un putsch censé enrayer la déroute de l’armée face aux rebelles indépendantistes et jihadistes dans le Nord, mais qui l’a en fait précipitée, plongeant le pays dans une crise qui se poursuit, huit ans après. AFP