Le président américain, Donald Trump, se trouve de plus en plus isolé après les émeutes de ses partisans au Capitole, mercredi 6 janvier 2021. © AFP/BRENDAN SMIALOWSKI
Texte par :RFI
Les scènes de chaos au Capitole resteront associées à la fin de mandat tumultueux du président américain Trump, qui apparaît désormais extrêmement isolé dans son propre camp. Le président a promis une transition ordonnée mais n’admet toujours pas les résultats du vote.
Privé de ses comptes Facebook et Twitter, suspendus temporairement mercredi 6 janvier, le président Donald Trump a été contraint d’envoyer un communiqué de presse. Son texte a été partagé par l'adjoint au chef de cabinet de la Maison Blanche : « Même si je ne suis pas du tout d'accord avec le résultat de l'élection, il y aura une transition ordonnée. Bien que cela représente la fin du plus grand premier mandat de l'histoire présidentielle, ce n'est que le début de notre combat pour rendre sa grandeur à l'Amérique ».
Il ne condamne donc pas les violences perpétrées au sein du Congrès et il ne reconnaît toujours pas sa défaite, précise notre journaliste du service International, Marie Normand. Il reconnaît juste la fin de son mandat de président, alors même qu’il apparaît isolé sur la scène politique après les émeutes à Washington.
Donald Trump, abandonné par ses alliés
À la Maison Blanche, les démissions se sont succédé avec notamment Stephanie Grisham, la cheffe de cabinet de la première dame, ainsi que Rickie Niceta et Sarah Matthews, deux membres de l'équipe de communication de Donald Trump, selon l'agence Reuters. Ce matin, CNN a annoncé la démission de son adjoint à la sécurité nationale, Matthew Pottinger. Selon plusieurs médias, il y a aussi le conseiller à la sécurité nationale, Robert O'Brien, qui envisagerait de démissionner, rapporte notre journaliste du service international, Stefanie Schüler.
Des figures du Parti républicain, qui avaient toujours soutenu Donald Trump, l'ont également abandonné mercredi. Son vice-président, Mike Pence, qui lui a toujours été loyal, a déclaré refuser d'obéir à sa demande de ne pas certifier l'élection. Mitch McConnell, le patron des républicains au Sénat, a martelé de son côté que le Congrès ne se laisserait pas « intimider ». Il y a eu surtout l'allié de toujours, le sénateur Lindsey Graham, qui aurait déclaré : « Ne comptez plus sur moi. Trop, c'est trop ».
L'utilisation du 25e amendement peu probable
Durant la nuit, certains médias américains évoquaient même des ministres prêts à faire jouer le 25e amendement de la Constitution. Ce texte autoriserait le vice-président et une majorité du Parlement à déclarer le président « inapte ». Pour Tamara Boussac, spécialiste des États-Unis, qui intervenait sur RFI ce jeudi matin, cela semble une situation peu plausible :
« La formulation de l’amendement est assez vague, c’est-à-dire que beaucoup l’interprètent comme une incapacité médicale, une incapacité physique à assumer ses fonctions de la part du président. Donc, ce n’est pas le scénario dans lequel on se trouve. Et il semble plus plausible en réalité que la fin de la présidence Trump se déroule sous haute sécurité à Washington, puisque la maire de Washington a annoncé un état d’urgence pour 15 jours, notamment à l’approche de l’investiture de Joe Biden. Mais il est plus probable que la présidence Trump se termine sans impeachment, sans démission, sans remplacement et qu’après, une nouvelle séquence s’ouvre. »
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