RFI - Fait rare dans un pays du Golfe, les Émirats arabes unis ont annoncé ce samedi 30 janvier la décision d’ouvrir la voie à la naturalisation de certaines catégories d'étrangers. Une façon de contribuer au « développement et à la prospérité du pays ».
« Nous avons adopté un amendement à la loi pour accorder la citoyenneté des Émirats arabes unis aux investisseurs, aux personnes talentueuses parmi lesquelles les scientifiques, les docteurs, les ingénieurs, les artistes, les écrivains et leurs familles », a déclaré le Premier ministre de la fédération de sept émirats et souverain de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum, dans une série de tweets.
C'est une révolution. Cet amendement offre une opportunité rare dans les pays du Golfe tant l’accès à la nationalité des monarchies arabes est limité.
Il permet aussi aux naturalisés de garder leur citoyenneté d'origine, a précisé le Premier ministre. Même si les contours de cette mesure ne sont pas encore clairement définis, la nationalité émirienne ne sera toutefois accordée qu'au compte-gouttes, rapporte notre correspondant à Dubaï, Nicolas Keraudren.
Personnes triées sur le volet
L'initiative est destinée à assurer la contribution des citoyens naturalisés au « développement et à la prospérité du pays », a souligné le gouvernement. Aux Émirats, les étrangers constituent autour de 90 % des quelque 10 millions d'habitants du pays et l'économie a durement été touchée par la crise sanitaire.
Toutefois, pas question que ce processus soit accessible à tout le monde, les personnes éligibles à ce dispositif seront triées sur le volet. Le choix sera d'ailleurs confié aux services du gouvernement fédéral, aux cabinets des souverains des sept émirats qui composent la fédération et aux conseils exécutifs locaux. De plus, il faudra remplir des « critères bien définis » en fonction de chaque catégorie professionnelle pour en bénéficier.
Cette initiative est un pas supplémentaire dans la stratégie des Émirats arabes unis pour attirer sur son sol les investisseurs et professionnels avec de fortes compétences. Dernièrement, les mesures d’incitation ont été multipliées, avec notamment l'octroi de permis de séjour de longue durée - jusqu'à 10 ans - pour les spécialistes et les personnes dotées d'un grand savoir-faire.
(Avec AFP)