Rejoignant le choeur de ceux qui saluent la tradition démocratique du Sénégal, je ne peux m'empêcher de reconnaître l'importance des récentes élections dans un contexte régional caractérisé par un recul démocratique et une dérive autoritaire. Alors que de nombreux pays voisins connaissent des turbulences politiques et des violations des droits fondamentaux, le Sénégal a traditionnellement été un phare de stabilité et de gouvernance démocratique en Afrique de l'Ouest.
Cependant l'élection du président Bassirou Diomaye Faye par défaut, en raison de l'empêchement de Sonko par le Conseil constitutionnel suite à sa condamnation, soulève des préoccupations légitimes quant à l'avenir politique du Sénégal, non pas que le président élu manque de compétences, mais cette situation engendre en elle-même les prémices d'un potentiel conflit.
L'ombre de Sonko risque d'irriter le président en exercice, tandis que Sonko pourrait nourrir un sentiment de jalousie pour un poste qui aurait dû lui revenir légitimement.
L'expérience historique nous rappelle que le pouvoir est rarement partagé sans heurts, ouvrant la voie à plusieurs scénarios envisageables :
Une rupture entre les deux protagonistes, où le président en exercice gouverne seul, émerge comme une possibilité.
Une cohabitation forcée, où les deux leaders se voient contraints de partager le pouvoir, risque d'affaiblir la présidence.
Une troisième option envisageable serait que le président élu devienne une simple marionnette, tandis que Sonko exerce un contrôle effectif.
Ces différentes perspectives, auxquelles s’ajoute le manque d’expérience, ne sauraient être négligées, car elles portent en elles les germes de conflits potentiels susceptibles de compromettre la stabilité politique et socio-économique du Sénégal, notre précieux voisin
Me Ahmed Salem Bouhoubeyni