L’Assemblée nationale approuve le projet de loi de finances initiale pour l’année 2026

mar, 30/12/2025 - 12:24

L’Assemblée nationale a approuvé, lors d’une séance publique tenue, lundi, à Nouakchott, présidée par M. Mohamed Bamba Meguett, président de l’Assemblée, le projet de loi de finances initiale pour l’année 2026.

Le projet de loi de finances pour l’année 2026 s’inscrit dans le cadre de la nouvelle approche adoptée pour le budget-programme, approuvée par la loi organique relative aux lois de finances de 2018, et visant une transformation structurelle dans la gestion du budget général de l’État.

Cette transformation budgétaire vise à renforcer la transparence dans l’allocation des ressources publiques, à améliorer la performance dans la gestion des dépenses de l’État et à assurer une meilleure adéquation entre les ressources financières et les résultats attendus.

Le nouveau cadre du budget général repose sur une approche axée sur la performance, où la structure du budget de l’État est composée de 108 programmes incarnant les priorités nationales issues du programme électoral de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, “Mon ambition pour la patrie”, tel qu’énoncé dans la politique générale du gouvernement, la stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée, et les stratégies sectorielles.

Le projet de budget 2026 est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 132.150.121.713 ouguiyas, enregistrant une augmentation de 13.062.131.713 ouguiyas, soit 10,96%, par rapport à la loi de finances rectificative de 2025.

Les recettes fiscales pour 2026 sont estimées à environ 85.142.524.058 milliards, contre 76.200.000.000 milliards en 2025, soit une augmentation de 8.942.524.058 ouguiyas, malgré la conjoncture nationale et internationale difficiles.

Le total des recettes budgétaires pour 2026, hors financement du déficit, s’élève à 128.792.575.100 ouguiyas, contre 116.955.416.226 ouguiyas en 2025, soit une augmentation de 11.837.158.874 ouguiyas, ou 11%.

Le solde budgétaire total pour 2026 (déficit budgétaire) est estimé à -3.387.546.612 ouguiyas, contre 1.162.573.774 ouguiyas dans la loi de finances rectificative de 2025.

Les dépenses courantes sont passées de 56.153.000.000 ouguiyas à 61.000.000.000 ouguiyas, soit une augmentation de 4,54 milliards d’ouguiyas (+6,93%), une augmentation modérée qui reflète la maîtrise des coûts de gestion.

Le budget 2026 alloue 62,10 milliards d’ouguiyas au budget d’investissement, contre 53,57 milliards d’ouguiyas en 2025, soit une augmentation de 8,53 milliards d’ouguiyas (+15,92%).

Les dépenses d’investissement sont également passées de 53.574.170.000 ouguiyas en 2025 à 62.101.521.713 ouguiyas, soit une augmentation significative de 9 milliards d’ouguiyas, ou (12%).

Le taux de croissance du PIB devrait atteindre 5% en 2026, soutenu par la reprise des activités minières, la consolidation de la production agricole et le début effectif de l’exploitation du gaz naturel en mer, ouvrant de nouvelles perspectives de revenus et d’investissements.

L’inflation devrait également rester inférieure à 2%, ce qui reflète la maîtrise des grands équilibres économiques, la stabilité des prix des produits de base et l’adoption d’une politique monétaire prudente.

En réponse aux questions et interventions des honorables députés, le ministre des Affaires Économiques et du Développement, ministre des Finances par intérim, M. Abdallahi Souleymane Cheikh Sidiya, a salué les interventions et propositions présentées par les honorables députés, soulignant qu’elles visent à améliorer la qualité du budget et à renforcer son efficacité. Il a expliqué que l’adoption du budget-programme vise à permettre aux citoyens et aux députés de connaître les allocations gouvernementales aux programmes, à améliorer l’efficacité des dépenses et à renforcer l’efficacité des politiques gouvernementales.

Concernant la transparence, le ministre a affirmé que les directives de Son Excellence le Président de la République sont claires et explicites dans ce domaine, soulignant que la création d’une agence nationale de lutte contre la corruption est une première dans le pays, en plus du lancement d’une plateforme dédiée au renforcement de la performance des organes de contrôle, affirmant que la lutte contre la corruption est un choix irréversible.

Concernant les accidents de la route, le Ministre a expliqué qu’une agence spéciale d’intervention rapide a été créée pour secourir les victimes d’accidents de la route dans les plus brefs délais, l’État prenant en charge gratuitement le traitement de tous les blessés, en plus d’obliger les autorités compétentes à informer les conducteurs de tout danger menaçant la sécurité des passagers, et d’insister sur la nécessité de respecter les mesures de sécurité.

En ce qui concerne les pensions de retraite, le ministre a affirmé que le gouvernement travaille à la réalisation d’une étude, dont les étapes finales sont atteintes, visant à corriger la situation des retraites et à trouver des solutions garantissant des pensions décentes, tenant compte de l’évolution des conditions de vie par rapport au passé.

Le ministre a indiqué que les montants figurant dans le Code général des impôts sont destinés à inciter les travailleurs dans ce domaine, expliquant que le décaissement du budget en général se fait selon une approche basée sur les grands projets de développement qui touchent directement la vie des citoyens, soulignant que le niveau des impôts, par rapport aux pays voisins, est normal, et que l’objectif principal du gouvernement est d’établir un État de citoyenneté et d’égalité.

Il a ajouté que depuis 2019, près de 7 000 salles de classe ont été construites, en plus de la construction et de l’équipement d’hôpitaux, de centres et de points de santé sur l’ensemble du territoire national, ainsi que de la garantie de la sécurité et de la stabilité.

Les interventions des députés ont principalement porté sur la nécessité de combler les lacunes et les déséquilibres qui entravent la réalisation d’un développement fluide et durable, conduisant à une transformation économique radicale et sûre, qui se reflète dans sa forme et son contenu sur le citoyen.

Les députés ont salué le projet de loi de finances initial pour l’année 2026, appelant à l’amélioration de l’exécution du budget et à un meilleur équilibre dans les postes du plan de dépenses.

Ils ont également recommandé au gouvernement, et en particulier au ministère des Finances, d’appliquer pleinement les dispositions de la loi organique relative aux lois de finances de 2018, après l’adoption du budget par programmes, en veillant à assurer la mobilisation des moyens humains, matériels et techniques nécessaires, et à renforcer les efforts de lutte contre la mauvaise gestion, en dotant les organes de contrôle des moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, et en prenant toutes les mesures propres à préserver la stabilité de la valeur de l’ouguiya afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens.

Les députés ont demandé l’amélioration générale des salaires et l’augmentation des allocations de retraite, en raison de leur impact direct sur le pouvoir d’achat des citoyens, ainsi que l’augmentation des allocations de bourses d’études, en particulier dans l’enseignement supérieur, pour les encourager à poursuivre leurs études, et l’augmentation du soutien alloué aux patients atteints d’insuffisance rénale, et l’amélioration des allocations des médecins et des enseignants, en plus d’intensifier les efforts pour lutter contre la drogue dont le danger menace l’avenir des jeunes générations du pays.