BAMAKO (Reuters) - La France va renforcer son soutien à la Minusma afin d'aider la force onusienne - cible régulière d'attaques meurtrières - à accompagner la mise en place de l'accord de paix au Mali, a annoncé lundi Jean-Yves Le Drian.
Plus de trente-cinq soldats onusiens ont été tués au Mali depuis le déploiement de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en juillet 2013.
Quelque 10.000 casques bleus sont déployés actuellement dans le pays mais le manque de formation et de moyens du contingent, chargé d'assurer la sécurité et la stabilité dans le pays, est depuis quelque temps pointé du doigt.
Le commandant de la Minusma, le général de division Michael Lollesgaard, a notamment estimé mi-juin lors d'un débat au Conseil de sécurité de l'Onu que sa force n'était pas "vraiment" équipée pour opérer dans un tel environnement.
"Il est essentiel que la France accentue son soutien à la Minusma, pour lui permettre de réussir cette noble mission de maintien de la paix", a déclaré lundi le ministre français de la Défense lors d'un discours à Gao, évoquant le "lourd tribut" payé par la force onusienne.
"Je veux le dire avec force, son échec serait aussi notre échec. Mais notre succès est lié à son succès", a-t-il ajouté.
L'armée française est intervenue au Mali en janvier 2013 pour freiner l'avancée de groupes djihadistes armés qui menaçaient la capitale, Bamako. Deux ans et demi après, elle reste présente dans le pays via son opération antiterroriste Barkhane qui mobilise plus de 3.000 hommes dans la région sahélo-saharienne.
"J'ai demandé à ce que nous renforcions (l'état-major de la Minusma-NDLR) dès aujourd'hui depuis Barkhane, en ajoutant des moyens de liaison entre les différents secteurs de la Minusma et nos forces, et que nous étudiions de façon précise comment accompagner au mieux la mise en oeuvre des accords de paix", a dit Jean-Yves Le Drian.
La coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui réunit les principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, a signé samedi l'accord de paix et de réconciliation conclu sous l'égide de l'Algérie.
Le document accorde davantage d'autonomie au Nord malien et prévoit la création d'une force de sécurité régionale ainsi qu'un plan de développement pour le Nord, mais laisse aux partis politiques le soin de débattre de l'identité politique de l'Azawad.
(Adama Diarra, avec Marine Pennetier à Paris, édité par Yves Clarisse)