ABIDJAN (Reuters) - La justice ivoirienne a inculpé une vingtaine de partisans du président Alassane Ouattara pour des crimes commis pendant la brève guerre civile qui avait éclaté à la suite de l'élection présidentielle de 2010, lorsque le président sortant, Laurent Gbagbo, avait refusé de reconnaître sa défaite, a annoncé un militant des droits de l'homme.
C'est la première fois que des combattants liés à l'actuel chef de l'Etat impliqués dans les violences sont poursuivis par la justice, qui avait jusqu'à présent uniquement mis en cause Laurent Gbagbo et son entourage.
Alassane Ouattara, qui briguera un nouveau mandat cette année, avait promis après sa prestation de serment qu'aucun responsable d'exactions pendant le conflit qui a fait environ 3.000 morts n'échapperait à la justice.
"En tout, environ 20 membres des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, le regroupement des anciens rebelles nordistes soutenant Ouattara-NDLR) ont été inculpés", a déclaré Florent Geel, directeur pour l'Afrique de la Fédération internationale des droits de l'homme. Deux anciens chefs rebelles, Losseni Fofana et Chérif Ousmane, font partie des inculpés.
Un porte-parole du gouvernement ivoirien et un autre du ministère de la Justice ont dit ne pas être en mesure de préciser les charges retenues contre eux.
Laurent Gbagbo attend son procès pour crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale de La Haye, tandis que son épouse, Simone, a été jugée et emprisonnée en Côte d'Ivoire. Environ 80 partisans de l'ex-chef de l'Etat font également l'objet de poursuites.
(Joe Bavier, Tangi Salaün pour le service français)