Sacrés mauritaniens

mar, 21/07/2015 - 13:33

Un clin d’œil sur la circulation et vous pouvez avoir une idée générale sur le comportement du mauritanien lambda. Aucun respect du code de la route, aucun civisme, pas d’amabilités, horreur de la discipline et champion du chaos. Résultats des bouchons là où il ne devrait pas y en avoir, des chocs burlesques mais parfois même des accidents graves.

Une promenade au centre de Nouakchott vers les environs de midi peut vous donner une migraine. La circulation se fait dense et chacun y va du sien. Ici on roule et on ne s’arrête que s’il y a un obstacle devant soi. Feu rouge, stop, sens interdit ; rien ne retient les conducteurs. Du coté de la mosquée saoudienne, chaque jour des embouteillages monstres se font entre 10h et 15h. La faute aux voitures qui viennent en sens interdit sans la moindre gêne. Pourtant des éléments du GGSR, non de loin de là observent ceux là mêmes qui non seulement créent le désordre mais foulent au pied le code la route. Et encore dans cet endroit les voitures sont garées à la mauritanienne, c'est-à-dire dans tous les sens si bien que la route devient tellement étroite, qu’une souris même aurait du mal à se faufiler. Pis ceux là qui empruntent le sens interdit n’affichent pas la moindre gêne ou confusion, au contraire si vous avez le culot de leur faire la remontrance, c’est un baroud d’honneur, agrémenté de piquantes insultes qui vous attendent. De l’autre coté sur la grande avenue Gemal Abdel Nasser, malgré la présence des feux en plus de quatre agents du GGSR, à chaque rond point ; les chauffards finissent par l’emporter. Une fois le rond point bloqué, les artères se bourrent en un clin d’œil. Face à l’empressement, les voitures vont dans tous les sens. Les 3 voies de chaque coté n’étant séparé que par une ligne (désormais) imaginaire, il arrive que les voitures venant d’un coté occupent toute la largeur de l’avenue. Ceux qui viennent en sens contraire rongent leur frein en attendant que les éléments de la sécurité routière, au bord de la rupture, finissent par démêler cet embrouillamini indescriptible. Vous aurez facilement perdu alors 1 heure de temps ; la faute à des gens qui n’ont aucun respect ni pour la chose publique, ni pour les autres chauffeurs et encore moins eux-mêmes.
Des fois vous voyez une femme dans une rutilante voiture qui s’amène à un grand rond point à une heure de pointe. Elle avance à petite allure et brûle le feu, causant vite fait, un embouteillage. Sans la moindre compassion pour les automobilistes qu’elle a bloqués, elle fulmine de colère parce que la voie est bloquée. L’agent du GGSR qui a vu toute la scène, aide la femme à se frayer un chemin puis lui demande de garer à droite. Les quelques curieux qui passent par là s’attendent à une grosse contravention. Que ni ! Après quelques palabres, la grosse cylindrée repart, laissant derrière elle l’effluve enivrante d’un parfum de classe. A coup sur un taxi qui fait la même scène se retrouve illico presto à la fourrière. Une autre fois c’est un bonhomme, le téléphone à l’oreille, qui va à 10 à l’heure et avance nonchalamment malgré le feu et finit par bloquer les voitures ayant le feu vert. D’autres fois encore ce sont des chauffeurs qui tout d’sun coup décident de prendre l’autre sens, alors sans attendre le rond point, ils virent sans le moindre souci ; quitte encore à créer des chocs ou des embouteillages. Des attitudes en réalité qui se répètent à longueur de journées.
En fait ce qui se passe dans la circulation se reproduit partout ailleurs. Dans les hôpitaux, dans les banques, dans les marchés… C’est toujours l’empressement de se faire servir le premier, quitte à créer le désordre. En fait de trop nombreux mauritaniens ont horreur de la discipline et de l’ordre. Et c’est ce comportement qui plombe en partie notre développement. Tant que cette mentalité va perdurer, le pays aura du mal à décoller. Regardons du côté de l’Asie du Sud Est, et surtout du Japon, c’est le respect de l’autre, la discipline, l’ordre, la bonne tenue de soi et de son environnement qui sont à la base du succès économique de se pays.
Alors les mauritaniens feraient bien de s’en inspirer, car les richesses, aussi abondantes soient-elles, n’assurent pas forcément le développement.