La Nouvelle Expression - Je reprends ma plume, longtemps restée en hibernation. Une hibernation liée à la mort programmée du journal La Nouvelle Expression. Hélas, ainsi va la vie… une vie de non compromission avec un système de honte et d’ignominie. J’essaye de m’extirper d’une atmosphère d’agonie d’un journal en faillite… oui, La Nouvelle Expression (le journal), est presque mort.
On peut désormais retrouver mes éditoriaux en Online. Comme je l’écrivais dans un passé récent, je suis réellement habité par un sentiment de peur pour la Mauritanie. Une peur bleue quant au devenir immédiat de la Mauritanie.
La Mauritanie, notre pays, me fait peur. Certes, ce n’est pas un sentiment nouveau mais le désarroi devant le rejet du vivre ensemble dans un espace commun de communauté de destin et de relations millénaires me donne des frissons.
La remarque peut être éloquente pour tout Mauritanien attaché à la paix et à la stabilité mais le gain facile et le goulot de strangulation du système contre tous ceux qui sont contre leur façon de conduire la Mauritanie aveugle tout le monde.
Les anciens moufcides et leur protecteur (Maaouya Ould Sid’Ahmed TAYA) nous ont divisés, clochardisés, tués, en multipliant à l’infini les sources de la discorde qui nous tenaillent aujourd’hui. Et les nouveaux moufcides, comme des sangsues, en plus de nous sucer, nous méprisent, respectant en cela le mode d’emploi et la posologie édictés par le désormais (nouveau) protecteur (Mohamed Ould Abdelaziz) des anciens et nouveaux moufcides.
Mais, le danger est aussi ailleurs. Car dans un avenir très proche, la Mauritanie leur survivra. Mais en lambeaux où il faudra tout reconstruire, en premier, les liens entre les personnes de ce même et seul peuple trituré et abêti par ses gouvernants.
Ce système qui vient d’emprunter la pente de sa fin va nous laisser ou laissera une Mauritanie assaillie de dangers de toutes sortes. Si l’histoire de Nouakchott nous renseigne sur un peuple et un peuplement digne et respecté car n’épousant pas de compartimentation abjecte pour l’osmose d’une nation naissante, la géographie de la capitale mauritanienne, aujourd’hui, nous renforce dans l’idée que la déchéance sociale et la fin d’une cohabitation mixte et nationale sont très avancées.
Nouakchott, ce sont les quartiers tribaux, communautaires, régionaux ; tout ce qui fait le terreau de la division. Voici ma peur. Les Mauritaniens s’ignorent car ne communiquent pas suffisamment entre eux ; et ceux qui ne communiquent pas entre eux vivront difficilement ensemble. Ce qui, à la longue, peut conduire au chaos. Que Dieu nous en garde.
L’élite au pouvoir, héritière du système, ne semble pas voir et ne veut pas voir ce phénomène car c’est sa force pour continuer à nous gouverner dans le seul but de nous sucer en pillant la Mauritanie de tout, même du vivre ensemble.
Aujourd’hui, les yeux fermés, les anciens et nouveaux prédateurs du pays rivalisent dans leur course à la richesse : la richesse par le bien public. Et la Mauritanie continue son plongeon inéluctable vers le gouffre de l’inconnu. Un destin tragique auquel on échappera difficilement. Ce destin-là, comme notre présent, n’est autre que le résultat de la culture du mensonge, de la gabegie, de l’ignorance, du mépris…
La culture de l’incivisme et de l’insouciance a atteint un tel sommet qu’on est en droit de se demander si ceux qui nous gouvernent aujourd’hui sont réellement des Mauritaniens.
Ils ont tous de la richesse à l’étranger ! Ils prennent chaque jour des décisions qui contribuent à enfoncer davantage la Mauritanie! Les enfants de ces hommes du pouvoir (le Président, ses ministres et autres) ne vont pas à l’école publique mauritanienne qu’ils magnifient pourtant et dont ils sont chargés de rendre performante ! Un avenir serein de la Mauritanie commence par la suppression de la barrière érigée entre les enfants du pays, dans l’enseignement et même dans la rue.
Mais ce serait trop demander à certains de ce club de joueurs de casino et d’anciens gérants de fast-food, …………. et autres intermédiaires de bourses de voitures. Ces individus qui traînent autant de casseroles que de sombres histoires pensent ainsi reprendre une revanche contre la vie. Et ils ne s’en privent pas… C’est l’histoire des derniers qui sont devenus premiers alors que même dans leurs rêves les plus fous ils ne s’y attendaient !