Fête nationale de l’Indépendance : Nouadhibou en chantier court contre la montre

ven, 27/11/2015 - 10:10

L’Authentique - La ville de Nouadhibou vit depuis quelques jours sous le rythme des équipes de travailleurs qui s’échinent jour et nuit pour achever ses multiples chantiers. Le temps presse et plusieurs ouvrages ne sont pas encore prêts à quelques encablures de la fête de l’indépendance nationale prévue le 28 novembre prochain.

Déjà, la cité ressemble à une véritable ruche d’abeilles avec une affluence monstre d’invités et de citoyens venus des quatre coins du pays. Dans les zones reculées des quartiers de Tarhil, des Numérowats et de Moutevejiratt, ce n’est que cliquetis et bruissements de véhicules lourds et légers de l’ATTM.

Quelques jours seulement, et tous les chantiers routiers seront achevés avant la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie, selon plusieurs techniciens. Nouadhibou entre ainsi dans l’histoire d’une festivité annuelle jusque-là circonscrite à Nouakchott.

En effet, depuis la naissance du pays en 1960, c’est la première fois qu’un tel évènement est célébré hors de la capitale politique. Le défilé militaire qui était prévu dans la ville de Chami, à mi-chemin entre Nouakchott et Nouadhibou aurait été déprogrammé selon certaines sources de presse, même si l’information n’a pas encore été confirmée.

Ce qui est sûr, c’est que cette cité champignon, construite récemment près de la mine d’or de Taziast, aura sa part de la fête, d’après plusieurs échos.

Avec son nouveau statut de Zone franche, Nouadhibou qui redore son blason de capitale économique de la Mauritanie cherche à faire de la date du 28 novembre 2015 un fait marquant dans l’histoire du pays.

Pour cela, la ville s’est drapée de neufs, avec des voies asphaltées dotées de promenade en pierres taillées et qu’enjolivent des lampadaires qui lui donnent l’air d’une cité moderne. Les établissements scolaires et les bâtiments administratifs vont également se vêtir d’habits de fête pour rester au diapason le jour J.

Mais par delà, les infrastructures créées pour magnifier l’évènement, la vie sociale reste en retrait. La saison de pêche, rouverte il y a juste deux jours, après deux mois d’arrêt biologique, a dû mal à faire redémarrer des économies familiales qui dépendent en grande partie des produits de la mer.

La SNIM, principale pourvoyeuse d’emploi et véritable poumon de Nouadhibou, peine à se relever, après les coups de boutoir d’un marché international du fer qui sape ses réserves. Une grève des travailleurs grondent déjà à ses portes, là-bas à Zouerate, où des mouvements d’humeur grondent depuis quelques jours.

Principal ouvrage qui fait fanfaronner Nouadhibou et qui captera sans nul doute l’attention du Président Mohamed Abdel Aziz qui procèdera à plusieurs inaugurations, l’hôpital de Nouadhibou.

La SNIM maître d’ouvrage serait actuellement à la recherche d’un partenaire étranger pour en assurer la gestion L’essentiel du personnel dirigeant de cet établissement aux ambitions internationale sera constitué de praticiens étrangers, selon des sources avisées.

Mais d’autres problèmes récurrents contre lesquels les populations étaient jusque-là en bute, semblent être momentanément réglés, notamment les problèmes d’électricité et d’approvisionnement en eau potable. Mais les Stéphanois, terme qui désignent les habitants de Nouadhibou, craignent que leur bonheur ne dépasse guère le temps d’une fête.

Même si le rêve risque de ne durer que l’espace de la vie d’une rose, Nouadhibou commence déjà à vivre une véritable aubaine. L’affluence des visites qui charrient de jour en jour encore plus de monde, va alimenter une économie locale qui s’essoufflait. Commerçants, hôteliers, restaurateurs, chauffeurs de taxi…Les prix ont déjà grimpé.

MOMS