RFI - Le docteur Denis Mukwege qui a consacré sa vie à aider les femmes congolaises victimes de violences sexuelles, était à Bruxelles, ce lundi 18 janvier, pour recevoir le prix décerné par la toute jeune Fondation pour l’égalité des chances en Afrique.
Cette dernière a été créée, il y a six mois, dans la capitale belge par le célèbre homme d’affaires mauritanien, Mohammed Bouamatou, qui n’est autre que le cousin de l’actuel président mauritanien. Une initiative controversée.
Pour certains, à Nouakchott, elle viserait à noyauter les réseaux d’influence mauritaniens pour déstabiliser le pouvoir en place, en vue de la présidentielle de 2019. RFI a assisté à la cérémonie qui a eu lieu au Parlement européen.
Avec notre bureau à Bruxelles,
« L’homme qui répare les femmes » a reçu de nombreuses récompenses internationales pour son action en faveur des victimes de viols, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Il en soigne une dizaine par jour, à l’hôpital de Panzi, des adultes mais aussi beaucoup d’enfants de moins de 5 ans.
Le prix remis par la Fondation pour l’égalité des chances en Afrique, accompagné d’un chèque de 100 000 euros, a une saveur différente, comme l’explique le docteur Denis Mukwege.
« Il est particulier puisqu’en fait, l’initiateur de ce prix est un Africain. Aujourd’hui, nous recevons les aides de l’extérieur mais ce n’est pas ça qui va résoudre le problème de l’Afrique. Notre vœu, c’est de voir les Africains se mettre debout pour l’Afrique pour pouvoir redresser cette Afrique malade », a déclaré le chirurgien congolais, Denis Mukwege
C’est le célèbre homme d’affaires mauritanien, Mohammed Bouamatou, qui a lancé cette fondation dont l’objectif est de « lutter contre la corruption et promouvoir la démocratie en Afrique », a-t-il spécifié.
« Pour l’avenir, il faudrait que les jeunes aient l’égalité des chances devant la justice, devant les postes publics et cela ne peut se faire que dans un Etat de droit. Il faut que les chefs d’Etat, aujourd’hui en Afrique, comprennent que le pouvoir n’est pas un raccourci pour l’enrichissement », a déclaré, pour sa part, Mohammed Bouamatou.
Une cérémonie soutenue par l’eurodéputé belge, Louis Michel, qui appelle une nouvelle fois la communauté internationale à cesser de fermer les yeux sur les violences qui ont lieu dans l’est de la RDC.