Ruée vers l’or : le rêve pourrait devenir réalité !

mer, 27/04/2016 - 13:08

Ce qui était jusque là était considéré comme un phénomène épidermique ne touchant que quelques illuminés à la quête d’un improbable rêve, a pris une toute autre tournure ces derniers jours. Cela est d’abord passé par une reconnaissance légale de l’orpaillage et ensuite par la délivrance des permis de recherche à partir de ce lundi 25 avril 2016. Le phénomène est devenu alors national puisqu’ils sont plus de 15.000 à détenir de ce permis. Pour autant trouveront-ils de l’or ? Le risque de désillusion n’est-il pas grand ?

La Société mauritanienne des hydrocarbures et de patrimoine minier a reçu quinze mille demandes d’octroi de licence d’exploitation artisanale d’or, depuis l’annonce, il y a une semaine, par les autorités du pays, d’une nouvelle réglementation de l’orpaillage.

La nouvelle réglementation permet aux orpailleurs détenteurs de licence de fouiller de l’or dans une zone qui s’étend sur 1792 km² à Tasiat dans la wilaya de Inchiri au Nord du pays.
Cette zone d’exploitation sera délimitée pour les orpailleurs en dehors de l’espace de gisement réservé aux grandes entreprises. Il sera également interdit aux orpailleurs d’utiliser des produits chimiques ou des engins lourds. Et ces derniers devront déclarer les quantités d’or extraites et les vendre à l’Etat à des prix à fixer prochainement.
D’ores et déjà l’Etat mauritanien a de quoi se frotter les mains avec un droit de prospection de 100 mille ouguiyas par autorisation délivrée et des taxes douanières de plus de 300 milles ouguiyas pour chaque appareil de détection d’or.
Mais également pour certains commerçants l’affaire rapporte. Ainsi Les vendeurs de matériel qui ont eu le sens de l’anticipation font de bonnes affaires au vu de la bousculade monstre devant leurs boutiques. Un détecteur coûterait aux environs de 1,5 millions d’ouguiyas contre 500 mille il y a à peine 2 mois.
Apparemment, l’adage de certains loups de Wall Street, qui disent qu’entre chercher de l’or et vendre le matériel pour chercher de l’or le choix est vite fait, est venu jusqu’ici. Ce dont l’on est pour le moins sût est que la troisième catégorie, celle qui délivre permis et licences (l’Etat en l’occurrence), est assuré de sortir gagnant de cette fièvre jaune.

Les chercheurs de l’or trouveront peut être fortune dans la zone de 32 sur 50 km ouverte à la prospection. Gageons qu’avant que les premiers autorisés n’arrivent sur les lieux, la gendarmerie aura réussi à faire déguerpir les nombreux chercheurs illégaux qui ont pris le site d’assaut ces derniers jours.
Mais à ces dépenses pour les prospecteurs d’or mauritaniens, il faut aussi ajouter le coût de la logistique (véhicules, gazoil, nourritures…) pour une prospection pas toujours fructueuse. L’appât du gain risque de faire des dégâts.

Une once d'or équivaut entre 28 et 31 grammes et se vendrait autour de 1200 usd sur le marché de l'or.
Notons que des sanctions sont prévues contre les orpailleurs qui violeront la prochaine réglementation. Il s'agit d'emprisonnement, d'amende pouvant aller jusqu’à un million d’Ouguiyas et de saisie des quantités d’or extraites.
Toutefois, un désagrément de taille risque d’attendre ces orpailleurs, des bandes armées interceptent depuis quelques jours, les dizaines de revenants, de la ruée vers l’or, dans le no man’s land de l’Inchiri, dans les environs du secteur de prospection de la société Tasiast.

Les malfaiteurs qui se présentent d’abord à leurs victimes comme des égarés, finissent par les obliger sous la menace au pistolet et parfois à l’arme blanche, à leur remettre tout l’argent et tous les équipements qu’ils possèdent.

Ces gangs sont parvenus jusqu'à présent à piller plusieurs personnes ainsi qu’à blesser d’autres, à coups de poignard, au cours de leur tentative de dépouiller par la force les revenants de leur butin.

Ces incidents interviennent souvent dans des zones impraticables et enclavées, qui nécessitent de la part des autorités, le déploiement rapide d’unités pour garantir la sécurité des citoyens et organiser les caravanes des chercheurs.