Trente-sept civils ont été massacrés par des individus armés dans le centre du Mali, théâtre d'un conflit intercommunautaire qui a fait des centaines de morts l'année dernière.
Le gouvernement malien a annoncé que 37 civils ont été tués mardi 1er janvier dans l'attaque d'un village peul du centre du pays.
Le gouvernement "informe l'opinion nationale et internationale d'une attaque ayant fait 37 morts sur le village peul de Koulogon, commune de Koulogon Habé, dans le cercle de Bankass (région de Mopti)", dans un communiqué officiel publié mardi soir qui précise que "des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos" ont mené cette attaque.
"C'est une milice dozo qui nous a attaqués tôt ce matin. Ils étaient tous armés, habillés en tenue dozo. Notre chef de village Moussa Diallo a trouvé la mort dans cette attaque, ainsi que des membres de sa famille, dont une fillette et des vieilles femmes", a également témoigné Allaye Yattara, un éleveur peul du village.
"Outre les 37 morts enregistrés, tous des civils, le bilan fait état de plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées", a précisé le gouvernement. Un précédant bilan établi par des sources parlementaire et de sécurité faisait état de 33 Peuls tués lors de cette attaque menée, selon elles, par des chasseurs dogons.
Les chasseurs traditionnels, dits "dozos", reconnaissables à leur tenue et à leurs fétiches, prétendent protéger les Dogons contre les Peuls, alors que le conflit entre les deux communautés s'est exacerbé, dans le contexte de la lutte contre les jihadistes.
Une augmentation des violences
Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l'agriculture.
Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l'ONU. Amadou Koufa a été tué fin novembre dans une opération militaire française soutenue par l'armée malienne, selon Paris et Bamako.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg. Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.
Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
Avec AFP et Reuters