Depuis le week-end dernier, la Mauritanie est à nouveau plongée dans le tourbillon d’un débat relatif à la question de savoir si on devait respecter la constitution, ou la charcuter pour permettre une candidature de Mohamed Aziz à l’élection présidentielle de 2019.
C’est dans ce contexte que le chef de l’Etat en exercice à choisi de couper l’herbe sur les pieds des partisans déclaré du troisième mandat. Ainsi, Mohamed Abdel Aziz « appelle à l’arrêt de toutes les initiatives visant une révision constitutionnelle » dans la perspective d’une candidature à l’élection présidentielle de 2019, annonce un communiqué de la présidence, rendue public mardi après midi.
Le document rappelle « une position constante, déclinée à plusieurs occasions, de respecter la constitution du pays et le refus de toute révision touchant aux articles 26, 28 et 99 de la constitution » du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 25 juin 2016. Plusieurs dizaines de députés issus des rangs de l’Union Pour la République (UPR-principal de la majorité) et de la mouvance
présidentielle, ont initié ce week-end une proposition de loi visant à amender des articles 26, 28 et 99 de la constitution.
Ces clauses garantissant l’alternance «sont gravées dans le marbre », selon le jargon des constitutionnalistes. Il ne peuvent pas faire l’objet de révision au même titre que les dispositions relatives à la forme républicaine de l’Etat, l’intégrité du territoire national et le pluralisme démocratique.
Ainsi, d’autres élus issus de la majorité et tous les groupes parlementaires de l’opposition, ont dénoncé la démarche de leurs collègues, exprimant une ferme détermination à s y opposer « par tous
les moyens légaux ».
Dans la déclaration déclinant l’initiative des députés, Mohamed ould Abdel Aziz salue «une intention sincère de voir le pays poursuivre une trajectoire de progrès et de développement, dans un climat de sécurité et de stabilité. Il invite tous les mauritaniens à renforcer le système démocratique et consolider les institutions, resserrer les rangs, pour faire face aux ennemis de la patrie et aux adeptes de la division, de la haine,de la violence et de l’extrémisme, tout en orientant les énergies vers des actions de développement et progrès ».Mohamed ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir le 06 août 2008 à la faveur d’un coup d’état. Il a été élu président de la république le 18 juillet 2009 et réélu le 21 juin 2014.
En Mauritanie, le président de la République est rééligible une seule fois, selon la constitution.
le Calame