Le président nigérien Mahamadou Issoufou a relancé, mardi 26 mars, les travaux de construction sur le fleuve Niger d’un important barrage essentiel pour cet Etat confronté aux crises alimentaires, aux pénuries récurrentes d’électricité et aux crues assassines et fréquentes. M. Issoufou a donné le coup d’envoi du chantier mardi lors d’une cérémonie à Dessa, dans l’ouest du pays, en présence des représentants d’une dizaine de bailleurs de fonds, dont la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD). Selon le président nigérien, l’ensemble de « ce projet structurant a un coût estimé à 740 milliards de francs CFA [1,2 milliard d’euros] ».
Réguler le fleuve
Le financement du barrage Kandadji « est bouclé » et sera réalisé par une entreprise chinoise dans un délai de cinquante-huit mois, a précisé la présidence. Dès son arrivée au pouvoir en 2011, Mahamadou Issoufou avait relancé le chantier, mais, en 2013, son gouvernement a résilié le contrat du maître d’œuvre russe, accusé de « lenteur » dans les travaux. Une fois achevé, Kandadji, situé à quelque 180 km en amont de Niamey et à 60 km de la frontière avec le Mali, devrait à terme permettre d’irriguer 45 000 hectares de terres agricoles. Plus de 80 % des 20 millions d’habitants du Niger vivent d’une agriculture archaïque et totalement dépendante des pluies, alors que le pays connaît un taux de croissance démographique de 3,3 % par an, l’un des plus élevés de la planète. Le barrage sera doté d’une centrale d’une puissance de plus de 130 mégawatts (MW) pour résorber le problème d’électricité récurrent dans le pays, fortement tributaire du Nigeria voisin. Le barrage permettra aussi de réguler le fleuve Niger dont les crues sont responsables de dizaines de morts et d’importants dégâts chaque année.