Le président en exercice de la coalition électorale de l’opposition démocratique, Mohamed O. Maouloud, a accusé ce mercredi les autorités mauritaniennes de traîner les pieds pour répondre à la correspondance qui a été adressée par l’opposition au ministre de l’intérieur relative aux prochaines élections. Lors d’un point de presse aujourd’hui O. Maouloud a rappelé que les doléances contenues dans la lettre de l’opposition portaient sur la question de la commission électorale nationale indépendante, la liste électorale, la neutralité de l’administration, la présence d’observateurs étrangers, afin de faire de ces élections des élections différentes, transparentes et honnêtes car il y va de la stabilité du pays. Le président de l’UFP a révélé que le ministère de l’intérieur leur avait exprimé le 25 février sa disponibilité réelle et demandé des éclaircissements relativement aux demandes. Une autre lettre a été adressée le 1er mars au ministère de l’intérieur qui a convoqué l’opposition ce qui a été considéré comme un signe positif. Le président de l’UFP a ajouté que les discussions ont été axées sur la recomposition de la CENI, « une commission de partis politiques », contrairement à celles de 2006 et 2OO9 où avaient figuré des personnalités indépendantes proposées par les partis et des représentants de la société civile. Mohamed O. Maouloud a affirmé qu’ils veulent un changement de la CENI et le maintien de la date des élections, car la majorité des partis de l’opposition ont été exclus de la commission, jugée illégale, car la loi stipule que la celle-ci doit être constituée en concertation entre la majorité et l’opposition, ajoutant que les autorités se réfèrent justement à la loi. Tous les choix sont posés sur la table a encore dit O. Maouloud au cas où la CENI n’était pas changée. Il a qualifié l’actuelle CENI de celle du candidat Mohamed O. Cheikh Mohamed Ahmed O. Ghazouani et a exprimé la disponibilité de l’opposition à écouter toutes les propositions relatives à la recomposition de la CENI. A propos de la liste électorale, le président de l’UFP déclare qu’elle a été établie en trois semaines en excluant les mauritaniens de l’étranger. Il a demandé que celle-ci soit révisée afin de permettre à tous les mauritaniens de s’inscrire sue cette liste. Evoquant la question des observateurs étrangers, O. Maouloud a dit que les autorités veulent éloigner tout le monde de la scène, rappelant que les dernières élections s’étaient déroulées en l’absence d’observateurs étrangers ; Il a demandé la neutralité de l’état et l’application de la loi, eu égard à l’existence de généraux présents dans les initiatives de soutien au candidat du pouvoir. L’opposition qui a adressé une nouvelle correspondance au gouvernement considère qu’on s’achemine vers le maintien de la CENI, car les textes interdisent sa recomposition une fois les électeurs convoqués. Il a considéré que la campagne électorale a commencé tôt, « une habitude de l’actuel président, depuis que tout le monde s’est réjoui du discours du candidat du pouvoir. » Prenant la parole à son tour, le président du parti INAD, a demandé l’annulation de tous les actes pris à par le pouvoir à l’encontre des opposants, hommes d’affaires et journalistes. Le président du parti SAWAB, Abdessalam O. Horma a déclaré que l’opposition se doit de s’adresser au peuple pour exiger la transparence. Interrogé sur le choix par l’opposition d’un candidat issu des régimes antérieurs, O. Maouloud a rappelé que l’opposition avait opté, dans un premier temps, pour le choix d’un candidat unique pour les prochaines élections, mais qu’en l’absence d’un accord nous sommes revenus à la stratégie traditionnelle, celle de se solidariser lors du second tour.