On donne le nom de danse à une suite de pas et de gestes rythmés Attestée dans les monuments des anciennes civilisations, la compénétration des deux arts, musique et danse, paraît si intime, que leur communauté d'origine a pu être regardée comme vraisemblable, et que l'on a proposé de considérer la danse comme l'inspiratrice et la source de la musique.
Quoi qu'il en soit des découvertes ou des hypothèses fournies par l'ethnographie et l'archéologie, l'art musical, chez les peuples de l'Europe, procède de deux courants dont la part respective ne saurait être délimitée et qui sont la parole et le geste, la poésie chantée et la danse. Celle-ci reste inséparable du rythme musical, qui, seul, lui confère la vie.
Que par sa destination et son caractère, la danse soit religieuse, guerrière, plastique, ou populaire, la variété de ses manifestations et leur constant renouvellement entraînent une mobilité semblable dans les formes musicales qui les complètent et qui, souvent, s'en séparent et acquièrent une existence propre. (M. Brenet).
La danse dans l'histoire
L'Antiquité.
La danse commença, dans l'Antiquité, par être un exercice sacré : les Égyptiens, dans leurs initiations, dansaient autour des autels pour figurer la marche des astres autour du soleil. Leurs prêtres dansaient autour du boeuf Apis.
On trouve dans l'Ancien Testament quelques passages qui montrent la danse associée, en certains cas, à des actes religieux : Moïse et sa soeur Marie, lit-on, dansèrent et chantèrent, après le passage de la mer Rouge; les Hébreux infidèles à Yahveh dansèrent autour du veau d'or, en la solennité ordinaire de l'Eternel, les filles de Scilo sortant pour danser avec des flûtes (Juges, XXI, 19-21); David dansant devant l'arche, quand les Lévites la portèrent à Bethléem (II Samuel, VI, 44). Après le retour de l'exil, les Hébreux dansaient aux flambeaux sur le parvis du temple, lors de la fête des Tabernacles. Néanmoins, il paraît certain que chez eux la danse ne faisait pas partie du culte proprement dit.
La danse chez les Grecs.
Chez les Grecs, il n'y avait presque aucune cérémonie religieuse dont la danse ne fit partie. Les Athéniens l'introduisirent dans leurs festins, où figuraient des danseuses de profession auxquelles ils se mêlaient. Les Thessaliens, non moins passionnés pour cet exercice, appliquaient les termes de la danse aux usages les plus nobles en certains endroits, les généraux ou les magistrats se nommaient les chefs de la danse. Les danses étaient aussi des exercices militaires ou gymnastiques; citons la cybistique, dans laquelle, tout en dansant, on se jetait sur les mains, pour rebondir ensuite sur les pieds; la sphéristique, qui consistait à accompagner en cadence les bonds d'un ballon, que chacun à son tour devait chasser; la pyrrhique, véritable représentation mimique des actions guerrières.
La danse chez les Romains.
Les Romains introduisirent aussi la danse dans plusieurs de leurs cérémonies religieuses, telles que les processions de quelques sacrifices, où de jeunes filles, vêtues de blanc, dansaient en rond en se tenant par la main. Les processions des Saliens n'étaient que des danses perpétuelles. La danse devint aussi un amusement privé, mais la gravité romaine condamnait ce divertissement, et blâmait ceux qui y excellaient trop
On connaît le caractère de la plupart des danses publiques chez les Anciens : les unes étaients lentes et posées; les autres, très agitées et guerrières; mais ces renseignements sont trop vagues pour que l'on puisse dire quel était le dessin, la chorégraphie de telle ou telle danse. On connaît un peu mieux la danse en usage dans les festins chez les Romains, grâce à quelques peintures retrouvées dans les ruines d'Herculanum et de Pompéi. Les danseuses étaient vêtues de longues robes, d'un tissu fin, à plis vaporeux, et dans une sorte de désordre. Les femmes de Gadès étaient fort renommées dans cette profession, au moins du temps des empereurs. La danse sur les effets de laquelle on a le plus de détails, sans en mieux connaître les procédés, est la danse scénique; mais ce n'était pas une danse proprement dite, c'était le jeu des pantomimes.
Le Moyen âge.
La danse, chez les Médiévaux, fut aussi en usage, certains jours, dans les églises, au moins jusqu'au XIIe siècle; on formait des rondes, mais les conciles finirent par l'interdire, comme s'accordant mal avec la gravité des mystères, et la danse fut rangée parmi les exercices purement profanes. Cependant, au XVIe siècle encore, à Limoges, le peuple et le clergé dansaient dans l'église de Saint-Léonard, le jour de Saint Martial. La danse religieuse s'est perpétuée en Espagne jusqu'au XVIIe siècle dans les autos sacramentales. La danse sera aussi un des supposés méfaits les plus sévèrement punis par les anciennes disciplines des églises réformées, calvinistes et puritaines. Parmi les luthériens, les uns la réprouvent absolument, les autres la traitent comme indifférente.
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