La Tribune Afrique - Pour la 17e édition du Doing Business paru ce jeudi 24 octobre, la Banque mondiale met l’accent sur les réformes engagées par 190 économies à travers le monde pour améliorer leur climat des affaires.
Si Maurice se distingue particulièrement pour son saut qualitatif au 13e rang mondial, 20 autres économies du Continent emboîtent le pas au Rwanda dans la course à la performance business en Afrique en 2020. Tour d’horizon.
Impossible de parcourir le Doing Business 2020 sans remarquer le saut qualitatif de l'île Maurice. L'archipel est-africain est désormais la 13e économie la plus propice pour les affaires à travers le monde, loin devant la France, l'Allemagne, le Canada ou encore le Japon et la Chine.
C'est une première pour un pays d'Afrique en dix-sept éditions de ce rapport de la Banque mondiale publié ce jeudi 24 octobre et qui met l'accent sur les réformes engagées par les Etats et leur impact sur le climat des affaires dans 190 économies à travers la planète.
Ce bond de 7 places par rapport à 2019, Maurice le doit aux réformes engagées « méthodiquement », précisent les chercheurs de la Banque mondiale, pour améliorer son environnement commercial au cours de cette dernière décennie. Sur la période, explique la même source, l'archipel « a réformé plus d'une fois dans presque tous les domaines évalués par Doing Business », ce qui a drastiquement réduit le temps de création d'une entreprise ou encore le temps nécessaire à l'enregistrement d'une propriété.
Le Togo "s'inspire du Rwanda" et bondit de 40 places
A côté, vingt autres économies du Continent ont été parmi les élèves en progrès. Le progrès le plus spectaculaire est celui du Togo qui est passé du 137e rang au 97e rang en l'espace d'un an, soit 40 places de gagner. La shortlist des vingt économies les plus réformatrices au monde publiée en septembre en annonçait déjà les couleurs. Le Togo y figurait en pole position. Selon le rapport, le Togo aurait été encouragé par le boom rwandais:
« Les progrès accomplis par le Rwanda au cours des 10 dernières années ont inspiré les autorités togolaises, plusieurs délégations togolaises en visite à Kigali pour se renseigner sur le succès les réformes ».
Rappelant l'objectif du président Faure Gnassingbé d'établir son pays au premier rang du Doing Business 2020 en Afrique de l'Ouest, le rapport souligne que les cinq réformes ayant fait la force de ce pays maritime et agricole ont été menées en faveur de la création d'entreprise, l'enregistrement des biens immobiliers et l'obtention de crédits.
Le Sénégal, le Nigeria, le Zimbabwe, la Côte d'Ivoire, l'Ouganda et le Niger se démarquent également par leur progression le classement de cette année pour avoir gagné plus de 10 places pour certains ou 15 et plus pour d'autres. Ce qu'ont en commun ces économies : les réformes engagées pour faciliter l'accès au crédit et améliorer leur taux de couverture, la digitalisation des systèmes de paiement fiscaux qui a permis d'amoindrir les coûts pour les entreprises et souvent réduire les délais d'exportation et important, les facilités juridictionnelles adoptées pour simplifier l'exécution des contrats ou encore les mesures prises pour faciliter la résolution des cas d'insolvabilité.
Le Rwanda reste un exemple au Top 40
Au Nord du Continent, le Maroc se rapproche de plus en plus du Top 50. Désormais 53e, le royaume chérifien gagne 7 places et se classe 3e économie la plus propice aux affaires en Afrique, loin derrière le Rwanda.
Economie emblématique du Continent pour s'être brillamment reconstruite au cours de ces vingt dernières années, le Rwanda qui éblouissait l'année dernière pour son saut qualitatif rejoignant le Top 30 du classement en ressort cette année. 38e pour 2020, la « Suisse africaine » n'est pas pour autant un mauvais élève. Loin de là. Il forme avec l'île Maurice le duo des pays africains présent dans le Top 40. Il représente donc valablement, dans cette sélection par La Tribune Afrique, l'une des 22 économies qui rehaussent le business sur le Continent.
En effet, le Rwanda semble avoir été légèrement dépassé par les efforts d'envergure menés à travers le monde pour les performances au Doing Business. Mais le rapport note que le pays de Paul Kagamé a continué d'améliorer son climat des affaires, notamment en exemptant d'impôt les PME nouvellement créées pendant deux ans, en améliorant le contrôle qualité des bâtiments, la gestion des permis de construire, la fiabilité de l'approvisionnement en électricité et les droits des salariés.
Le Ghana loupe son objectif
Le Ghana qui s'active depuis fin 2018 pour rejoindre le 100 s'en est légèrement éloigné au 118e rang. L'Ethiopie, Madagascar, la Sierra Léone ou encore le Congo Brazzaville qui ont pour pourtant beaucoup fait parler d'eux sur le plan économique depuis l'année dernière -entre découvertes pétrolières et dynamisme économique- stagnent vers le bas du tableau.
Globalement donc, le climat des affaires en pleine ébullition en Afrique. Outre les meilleurs de la classe mondiale, les assez-bien régionaux et les passables, il y'en a qui sont appelés, peut-être comme le Togo, à s'inspirer des succès de leurs voisins pour, à leur tour, performer. Qu'à cela ne tienne, en Afrique ça bouge !
(*) Titre alternatif