Le Monde Afrique - Un banquier portugais, visé par la justice angolaise dans le cadre de l’enquête sur Isabel dos Santos, a été retrouvé mort chez lui, à Lisbonne, où il se serait probablement suicidé, a-t-on appris, jeudi 23 janvier, auprès de la police.
« Le corps » de Nuno Ribeiro da Cunha « a été retrouvé hier (mercredi) soir et tous les indices portent à croire qu’il s’agit d’un suicide », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police portugaise. Il « se serait suicidé par pendaison dans son garage », a précisé la police dans un communiqué.
L’homme de 45 ans, qui travaillait pour la banque Eurobic, dont Isabel dos Santos est l’actionnaire principale, a été, comme elle, mis en cause mercredi par la justice angolaise.
Le nom de M. Nuno Ribeiro da Cunha apparaît dans les documents des « Luanda Leaks », l’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) publiée dimanche dans divers médias dont Le Monde et qui accusait Isabel dos Santos d’avoir « siphonné les caisses du pays » africain.
Selon les médias portugais, le banquier était le responsable de la banque privée au sein d’Eurobic et le gestionnaire des comptes d’Isabel dos Santos.
« Détournement de fonds »
La fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos a été formellement accusée en Angola de toute une série de délits, parmi lesquels « fraude », « détournement de fonds » et « blanchiment d’argent ». Elle devra également répondre d’accusations de « trafic d’influence », « d’abus de biens sociaux » et de « faux en écritures » durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol.
Le procureur général angolais Helder Pitta Gros est arrivé jeudi à Lisbonne, où il doit rencontrer son homologue portugais, a confirmé le ministère public, sans donner plus de précisions.
Après la mise en cause d’Isabel dos Santos dans l’enquête du Consortium, Eurobic avait annoncé sa décision de mettre fin à toute « relation commerciale » avec sa principale actionnaire.
Mercredi, Eurobic a indiqué que la femme d’affaires allait vendre ses parts au sein de la banque. Selon les médias portugais, elle aurait transféré des fonds d’origine douteuse au Portugal par l’entremise de cette banque.
Le Monde avec AFP