Les «Luanda Leaks» secouent les milieux d'affaires portugais
RFI Afrique - Au Portugal « Luanda Leaks » ont créé une véritable onde de choc. Des dirigeants des sociétés détenues dans le pays par Isabelle dos Santos sont mis en examen. Les retombées pourraient être conséquentes.
En 48 heures, plus de dix cadres d’entreprises ont jeté l’éponge au Portugal. Tous sont liés aux sociétés d’Isabel dos Santos. C’est le cas de son banquier attitré au sein de la banque Fomento d’Angola. Le cas aussi de son avocat et prête nom à la banque EuroBic, ou encore de son amie intime, cadre dans l’entreprise de télécommunication NOS et dirigeante d’un cabinet de consulting.
Sans oublier le cas dramatique du gestionnaire privé de Isabel dos Santos, Nuno Ribeiro da Cunha retrouvé mort à son domicile en milieu de semaine. Sa mort coïncide avec sa mise en examen dans l’affaire dos Santos. Son décès a toutes les apparences d’un suicide. Mais, selon le Correio da Manhã, un tabloïd de Lisbonne, la police n’écarte aucune hypothèse.
Tous sont soupçonnés d'avoir aidé à tisser la toile de corruption de l’empire dos Santos. À Lisbonne, on est convaincu que rien n’aurait pu se faire sans complicités. L’Angola et le Portugal entretiennent des relations ambiguës depuis la fin des guerres coloniales. Pendant la crise économique de 2008 à 2015, de nombreuses entreprises portugaises ont bénéficié de l’aide des dos Santos. Qu’ont-ils exigé en retour ? C’est ce que devra déterminer l’enquête.
Les tractations pour reprendre les restes de l’empire luso-angolais ont commencé. Le sort d’Efacec et de ses 2 400 employés est en suspens. Isabel dos Santos en était propriétaire à 70 %, mais elle a dû renoncer.
Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy