Très informés des capacités d’espionnage des grandes entreprises du secteur, les chefs d’État du continent tentent de faire de leur téléphone un véritable coffre-fort. Face aux risques d’écoute, chacun s’équipe et redouble de prudence. Tour d’horizon des téléphones de nos présidents et des pratiques de nos politiques.
En Afrique de l’Ouest, certains ont été séduits par les technologies d’origine française. Les chefs d’État français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande utilisaient un Teorem, téléphone ultra-sécurisé à clapet et à touches physiques, créé par Thales. Mais son utilisation reste très fastidieuse, à tel point que Sarkozy a avoué qu’il le détestait.
Mais récemment, le groupe français a racheté Ercom et ajouté une autre corde à son arc : sa technologie CryptoSmart, développée en partenariat avec Samsung, qui protège les communications et les données mobiles. Utilisateur de ce système, Emmanuel Macron est particulièrement mis en avant par les commerciaux d’Ercom. Le président français utilise un Samsung Galaxy S7 à écran tactile, équipé d’une clé inviolable et d’une puce protégeant son contenu. Une boîte noire fournie par Orange Cyberdéfense, dont les données seront détruites à distance en cas de perte ou de vol.
D’autres personnalités ont préféré s’équiper, à moindres frais, du Hoox, développé par l’entreprise française Bull puis par Atos (autour de 2 000 euros), du Sectera Edge de l’américain General Dynamics (un peu moins de 3 000 euros), du BlackPhone, conçu par l’américain Silent Circle (environ 550 euros) ou encore du GranitePhone d’Archos (environ 800 euros).
Du SMS à Telegram
Gros succès également en Afrique pour les produits BlackBerry, auxquels on dit que les présidents rwandais, Paul Kagame, et sénégalais, Macky Sall, sont fidèles, tout comme le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé, qui fut l’un des tout premiers présidents en Afrique francophone à communiquer, il y a quinze ans, par textos.