25 janvier 2020 à 11h17 | Par Jules Crétois et Mehdi Ba
À la surprise des organisateurs africains et de leurs interlocuteurs marocains, les autorités du royaume ont substitué in extremis Rabat à Marrakech pour y tenir la première édition des « Capitales africaines de la culture ».
Mahi Binebine est dépité, et il ne s’en cache pas. Peintre et écrivain marocain, connu pour son roman Les Étoiles de Sidi Moumen, ce Marrakchi oeuvrait depuis deux ans à la préparation de « Marrakech, capitale africaine de la culture ». À partir du 31 janvier, la ville ocre devait en effet accueillir des artistes originaires de tout le continent pour la première édition des « capitales africaines de la culture », une manifestation triennale lancée en 2018 par l’organisation panafricaine Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA).
Mais à huit jours de l’événement, c’est par le ministère marocain de l’Intérieur que Mahi Binebine, le président d’honneur de « Marrakech 2020 », a appris que le gouvernement avait décidé de substituer Rabat à Marrakech pour accueillir l’événement. « Je n’ai pas reçu beaucoup d’explications », résume-t-il à Jeune Afrique.
Dernière minute
Après avoir gardé le silence deux jours durant, l’artiste s’est fendu sur son compte Facebook d’un long post aux allures de faire-part de décès pour rendre publique l’information :
« Marrakech, capitale africaine de la culture n’est plus. J’ai le triste regret de vous annoncer qu’il a été décidé (pour des raisons incompréhensibles et après plusieurs mois de préparation intense) que la ville ocre se désistait au profit de Rabat. Mon mandat de président d’honneur de cette grande fête se termine donc ce soir. »
JeuneAfrique- CULTURE