CHRONIQUE - Le journaliste israélien Ronen Bergman publie un livre à la fois équilibré et rempli de révélations sur les services secrets de son pays. Une leçon d’histoire sans leçon de morale. À lire d’urgence, selon notre chroniqueur Charles Jaigu.
Par Charles Jaigu
Ronen Bergman. Jean-Christophe Marmara/JC MARMARA / LE FIGARO
Physique de séducteur mais patience de journaliste investigateur: cette combinaison a sans doute aidé Ronen Bergman, spécialiste des questions de défense, à faire parler les maîtres-espions et les généraux. Il en est sorti 944 pages, dont 100 de notes, qui retracent 110 ans d’actions clandestines au nom du rêve sioniste. Quand son éditeur américain lui a proposé d’écrire ce livre en 2010, Bergman était convaincu qu’il le rendrait un an plus tard. Il lui en a fallu six de plus. «Je me suis vite rendu compte que je voulais des entretiens sourcés, des faits vérifiés et recoupés, et cela m’a pris beaucoup plus de temps.»
À lire aussi : L’espion du Mossad qui fit tuer son «ami» terroriste palestinien
Il était impossible d’ouvrir les archives du Mossad ou du Shin Bet (le service israélien de contre-espionnage), toujours protégées par le secret d’État. Mais soixante ans après la création d’Israël, les protagonistes étaient mûrs pour sortir du silence et de la clandestinité. «Ils ont accepté de me parler parce qu’ils voulaient faire savoir ce qu’ils avaient fait pour leur
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 85% à découvrir.
Abonnez-vous : 1€ pendant 2 mois