Israël-Palestine: le lobbying de Kushner au Conseil de sécurité de l'ONU

sam, 08/02/2020 - 19:41

 

Le cerveau du plan de Donald Trump pour Israël, Jared Kushner, a invité à déjeuner les quinze membres du Conseil, le jeudi 6 février. Il a présenté les détails du plan américain et a affirmé que ce n’était qu’une base ouverte à la négociation, juste après que les Palestiniens ont annoncé que l’ancien Premier ministre israélien, Ehud Olmert, se joindra à Mahmoud Abbas pour une conférence de presse à New York.

Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

À l’ONU se joue en ce moment une véritable bataille d’influence. Alors que les diplomates planchent sur un projet de résolution sur le dossier palestinien qu’ils voudraient pouvoir soumettre au vote au Conseil de sécurité, le mardi 11 février, lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas sera à New York, Jared Kushner, a invité à déjeuner les quinze membres du conseil.

Les Palestiniens ont été les premiers à montrer leur flexibilité. En annonçant qu'ils peuvent compter sur le soutien l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert, ils voulaient s’assurer qu’on ne puisse pas leur reprocher de tout refuser en bloc. Branle-bas de combat du coup à la mission onusienne des États-Unis. Jarod Kushner a convoqué la presse à la dernière minute pour raconter ce déjeuner studieux avec les quinze membres du Conseil de sécurité, à qui il a assuré être ouvert à la négociation, sans préciser plus de conditions.

Une « conférence internationale sur la paix »

Les diplomates palestiniens, ne croyant pas à ces « basses tactiques », ont alors décidé de dégainer l’annonce d’une « conférence internationale sur la paix » qui sera officialisée mardi. Non sans ironie, puisque cette idée date d’il y a deux ans, mais avait été abandonnée par l’administration Trump.

La journée s’est terminée à New York par un coup de théâtre : l’ambassadeur tunisien, qui a pris son siège au Conseil de sécurité il y a tout juste un mois, et qui coordonne les négociations de la résolution palestienne avec son homologue indonésien, a été rappelé manu militari en Tunisie. Plusieurs diplomates affirment que Washington aurait fait pression sur Tunis.