Mali: l'imam Dicko fait sa rentrée politique
'imam malien Mahmoud Dicko lors du lancement de son mouvement politique la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS), le 7 septembre 2019 à Bamako. MICHELE CATTANI / AFP
Texte par :RFISuivre
Dignitaire religieux influent dans le pays, l'Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali et parrain d'une Coordination de sympathisants, la CMAS, est intervenu ce samedi 29 février au cours d'un meeting à Bamako. Il a abordé la situation de l'école malienne, paralysée par une grève des enseignants, mais aussi le dialogue avec les jihadistes et la gouvernance du Mali.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Comme d’habitude, lorsqu’il est annoncé, la salle est pleine. Et comme d’habitude, il prend le dernier la parole.
La situation de l’école malienne inquiète Mahmoud Dicko. L’imam comprend les enseignants en grève depuis plusieurs semaines. Il demande la reprise des cours et en même temps, il exhorte au gouvernement de trouver une solution aux revendications financières des enseignants.
Si la situation reste bloquée, l'imam pourrait, vendredi prochain, appeler à une grande manifestation. « Vendredi, a déclaré Mahmoud Dicko, c’est tout simplement une mobilisation citoyenne. Si vraiment on ne se met pas ensemble pour trouver notre solution, on n’aura pas de solution. »
Appel au jihadistes
Pour sa rentrée politique, le religieux dénonce également la mauvaise gouvernance. Il s’inquiète par ailleurs de l’insécurité qui se propage dans le centre du Mali. Et puis, sujet inévitable, il évoque le dialogue avec les jihadistes. S'il s'y déclare favorable, il leur demande d'observer une trêve sur le terrain.
« J’ai lancé un appel parce que le pays tout entier aujourd’hui est d’accord pour qu’on parle avec eux, explique Mahmoud Dicko. Il faut que de leur côté, ils acceptent qu’il y ait une trêve et montrent un signe de bonne volonté. »
L’imam malien, qui est désormais le parrain d’un mouvement politique, la CMAS, ne veut plus se taire. Il veut manifestement peser de plus en plus sur le cours des événements. Officiellement, il répète qu’il n’a pas d’ambition politique, pas d’agenda. Mais ici, certains ont du mal à le croire.
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