RFI Ce plan de soutien doit encore être validé par la Chambre des représentants. REUTERS/Tom Brenner
Le Sénat américain a voté dans la nuit de mercredi à jeudi le plan d’urgence d’un montant historique de plus de 2 trillions de dollars pour stabiliser l’économie américaine déjà en récession en raison du coronavirus. Cette somme est destinée à soutenir les hôpitaux et les collectivités mais surtout à sauver de l’asphyxie les petites entreprises et les salariés les plus touchés par la crise.
De notre correspondant,
Cette somme vise à compenser la quasi-absence de protection sociale aux États-Unis et sera directement redistribuée aux foyers les plus fragilisés par la pandémie. D’ici deux à quatre semaines, chaque Américain dont les revenus annuels sont inférieurs à 75 000 dollars (70 000 euros) va recevoir un chèque exceptionnel de 1 200 dollars, avec un montant additionnel de 500 dollars par enfant.
Parmi les autres mesures d’urgence, l’assurance-chômage, très faible aux États-Unis, est allongée et étendue aux salariés indépendants. Ce « Stimulus Bill » (« plan de relance ») va aussi réserver des prêts gouvernementaux aux petites entreprises déjà en détresse. En une semaine, des millions d’Américains se sont retrouvés au chômage technique ou tout simplement licenciés en raison du confinement.
« Une goutte d'eau »
Ce gigantesque plan d’aide a été voté à la quasi-unanimité. Certains sénateurs étaient absents car en quarantaine. Le plan a fait l’objet d’âpres négociations pendant cinq jours. Jusqu’au dernier moment, certains sénateurs républicains ont fait barrage car ils trouvaient ces aides trop généreuses.
À l’inverse, coté démocrate, beaucoup jugent le plan insuffisant. Pour Bernie Sanders, il faudrait verser 1 200 dollars tous les mois aux ouvriers. Pour Andrew Cuomo, le gouverneur de New York, épicentre de l’épidémie avec plus de 30 000 cas de Covid-19 et qui reçoit 3,8 milliards de dollars, il s'agit d'« une goutte d’eau ». Mais ce plan ne sera pas le dernier, prévient Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, qui doit encore le valider par un vote ce vendredi 27 mars.