Ismaïl Omar Guelleh, le président de Djibouti (image d'illustration) Eric FEFERBERG / AFP
Texte par :RFI
Grâce à une modification constitutionnelle en 2010, le chef de l’Etat a le droit de se présenter au scrutin prévu l’an prochain. Le président, âgé de 72 ans et à la tête du pays depuis 1999, le fera-t-il ? La question agite la société djiboutienne d’autant plus qu’Ismaël Omar Guelleh vient de terminer un mois de déplacements dans les 5 régions du pays, entre Dikhil et Arta, en passant par Ali Sabieh ou Obock.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh.
La tournée du président Guelleh fait beaucoup parler. Pour Daoud Houmed, porte-parole de la majorité, il s’agit « d’une tradition républicaine permettant de recevoir les doléances ». Mais d’autres y voient un signe. L’opposant Mohamed Daoud Chehem rappelle qu'Ismaël Omar Guelleh avait fait la même chose un an avant l’élection de 2016. Le chef du PDD refuse d’ailleurs le maintien « d’un régime répressif qui pratique une gestion familiale ».
Le parti d’opposition RADDE, lui, appelle IOG à ne pas franchir le pas. « Il doit se retirer. Il est fatigué et usé », estime son président Abdourahman Mohamed Guelleh. Et si son mouvement reconnaît la légalité d’une candidature, il demande « une refonte du système ». Du fichier électoral à la proclamation du résultat, en passant par la commission électorale. « Sinon ce sera encore la fraude », prédit l’opposant. Désabusé, Mohamed Daoud Chehem lui n’exige plus rien car selon lui, les demandes de réformes n’ont jamais été entendues.
La majorité elle préfère qu’on arrête les spéculations. « 72 ans ce n’est pas très vieux. Si les gens sollicitent le président, il décidera. En attendant le mandat est en cours. L’opposition est irresponsable de s’attarder là-dessus alors qu’on est en pleine crise coronavirus », indique Daoud Houmed.
Les adversaires du président toutefois que sur Facebook, Alexis Mohamed, chargé de mission à la présidence et neveu du chef de l’Etat, a appelé à un 5e mandat. Une manière de tester l’opinion avant une candidature, disent certains.