Maghreb-Info - L’Assemblée nationale de Mauritanie veut auditionner l’ancien président mauritanien sur sa gestion du pays pendant ses plus de onze ans passés à la tête de l’Etat. La Mauritanie semble en bien mauvaise posture.
Depuis son départ du palais présidentiel de Nouakchott, Mohamed Ould Abdel Aziz entretient des relations tendues avec le nouveau président. Pourtant, Mohamed Ould El-Ghazaouani est son ancien avait dénoncé une cabale contre lui : alors qu’il voulait faire une conférence de presse, il assurait être empêché par l’administration de réunir les journalistes.
A la presse, il avait alors dit être « persécuté » par le nouveau pouvoir en place et dénonçait un « acharnement » vis-à-vis de lui. Une persécution qui aurait connu son point d’orgue lorsque Mohamed Ould El-Ghazouani aurait indiqué à son prédécesseur qu’il ne voulait pas qu’il prenne la tête de l’Union pour la république (UPR), le parti au pouvoir.
Entre les deux hommes, les relations se sont détériorées. Tout avait débuté avant les élections, alors que les deux « frères » n’avaient pas réussi à s’entendre sur un partage concerté du pouvoir. Depuis, Mohamed Ould El-Ghazaouani fait cavalier seul sans donner d’importance à Abdel Aziz.
Mais cet affrontement pourrait prendre une autre tournure ces prochains jours. Les élus de l’Assemblée nationale ont en effet décidé de rentrer dans le jeu d’échecs entre le président et l’ex-chef de l’Etat. Lundi, lors d’une conférence de presse, les parlementaires ont en effet indiqué qu’ils voulaient auditionner Abdel Aziz sur sa gestion de l’Etat pendant ses onze années à sa tête.
« C’est la commission qui va juger le moment de sa convocation. Et c’est un travail parlementaire. Et le droit accorde au Parlement le droit de contrôler toute action gouvernementale qu’elle soit en cours ou qu’elle soit passée », résume Lemrabott Bennahi, parlementaire et porte-parole de la commission.
L’ancien président devrait être auditionné sur plusieurs dossiers sensibles, comme la gestion de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) ou celle de la Société mauritanienne d’électricité (Somelec). Le début d’une descente aux enfers pour l’ancien président qui paie ses désaccords avec son successeur ?
Badiâa Elkadhi