Le gouvernement a vu jaillir une polémique autour de la présence de Dominic Cummings, un conseiller controversé souvent dépeint comme le mauvais génie de Boris Johnson, à plusieurs réunions du comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement. JUSTIN TALLIS / AFP
Texte par :RFI
Le Royaume-Uni a désormais passé la barre des 20 000 décès dus au coronavirus. Selon le dernier bilan 20 319 patients sont morts, soit 813 de plus en 24 heures. Un nombre qui ne va pas manquer d’inquiéter les britanniques
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Les conseillers médicaux du gouvernement avaient estimé qu’un bilan final de 20 000 morts du coronavirus serait « un bon résultat ». Aujourd’hui, le bilan de 20 319 patients morts du Covid-19 n’inclut que les décès en hôpitaux. Le gouvernement britannique est d’ailleurs de plus en plus critiqué pour une gestion de la crise qui manque de transparence.
Le gouvernement a beau affirmer que le pays a maintenant passé le pic de décès dans les hôpitaux, la population n’est pas rassurée, car le nombre de morts dans les maisons de retraite et hospices augmente lui rapidement et pourrait s’avérer très difficile à maîtriser. En réalité, si on incluait ces décès, le Royaume-Uni aurait passé la barre des 20 000 morts il y a déjà longtemps. Et beaucoup reprochent au gouvernement de manquer d’honnêteté sur le comptage des victimes, le soupçonnant de vouloir atténuer le bilan national.
Défaut de transparence récurrent
Ce défaut de transparence s’avère d’ailleurs récurrent : la presse a en effet révélé que Downing Street avait tout fait pour minimiser la gravité de l’état de santé du Premier ministre jusqu’à son hospitalisation d’urgence en soins intensifs.
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La dernière controverse en date est la présence de Dominic Cummings, le conseiller de Boris Johnson, à plusieurs réunions du comité scientifique qui guide les décisions gouvernementales face à l’épidémie. Pour l’opposition travailliste l’intervention de ce très influent et redouté conseiller remet en cause l’indépendance du comité, même si elle oublie de dire que sa présence le 23 mars était le jour où a été annoncé le confinement, une décision sans aucun doute salutaire pour le pays.
Mais cette fébrilité montre le manque de confiance actuel dans l’exécutif, amplifié par un vide au sein du pouvoir en l’absence de Boris Johnson, toujours convalescent. Le Premier ministre reprendra le travail lundi, a annoncé samedi soir une porte-parole de Downing Street.
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