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RFI Afrique - Les Nations unies reconnaissent les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour nommer un successeur à l’ancien envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé, démissionnaire début mars.
Des sources à l'ONU évoquent un quasi-consensus autour de la proposition de la Ghanéene Hanna Tetteh. Les Nations unies reconnaissent les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour nommer un successeur à l’ancien envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé, démissionnaire début mars.
« C’est une affaire compliquée qui ne dépend pas que du secrétaire général, mais aussi des membres des Nations unies et de son Conseil de sécurité », a déclaré ce jeudi 14 mai Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général António Guterrres.
L’ONU ne réussit pas encore à s’accorder sur un successeur malgré l’urgence de la situation libyenne, mais des sources à l’ONU, affirment qu’un quasi-consensus a été trouvé autour de la proposition de la Ghanéenne Hanna Tetteh.
Cette diplômée en droit, a été deux fois ministre dans son pays avant de se mettre au service des Nations unies. Hanna Tetteh occupe actuellement le poste de représentante spéciale de l’ONU auprès de l’Union africaine et dirige le bureau des Nations unies auprès de cette instance (UNOAU). Elle a été facilitatrice du forum de haut niveau pour le règlement du conflit au Soudan du Sud entre 2017 et 2018.
Si Hanna Tetteh fait actuellement l’unanimité pour succéder au poste d’envoyée spéciale en Libye, sa confirmation mettra fin à des mois de divisons au sein de l’ONU, alors qu’António Guterres n’a pas ménagé ses efforts. Cinq jours seulement après la démission de Ghassan Salamé, il a proposé l’ancien ministre des Affaires étrangères algérien Ramtane Lamamra. Sa candidature a fait consensus avant que les Américains ne se rétractent et émettent un veto.
António Guterres a alors proposé le slovaque Miroslav Lajcak, mais l’ONU a été devancée par l’Union européenne qui le nomme envoyé spécial pour le dialogue entre la Serbie et le Kosovo.
Rapidement deux noms ont fait surface dans les coulisses de l’ONU de deux pays arabes ayant chacun leur vision de la crise libyenne. Il y a eu d’abord le Jordanien Samir Habashneh, adopté par l’axe : Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis, mais il a été très vite écarté, la Jordanie ayant été citée comme pays soutenant le maréchal Haftar dans un rapport de l’ONU. Il y a eu aussi le nom du Tunisien Khemaies Jhinaoui, ancien ministre des Affaires étrangères. Il y a eu enfin celui du Mauritanien Ismail Ould Cheikh, ancien envoyé spécial de l'ONU au Yémen. Mais le ministre des Affaires étrangères a démenti et le gouvernement a nié sa démission de son poste en avril dernier.
Actuellement et jusqu’à fin juin c’est la vice-représentante de l’envoyée spéciale, l’Américaine Stephanie Williams qui occupe ce poste par intérim. Elle est arabisante et elle a été ambassadrice de son pays en Libye.