Senalioune - En Mauritanie, six partis politiques d’opposition réclame au gouvernement de la transparence sur la gestion des biens de l’Etat.
Dans une déclaration conjointe les partis, l’ufp (Union des Forces du Progrès), le tawassoul (Rassemblement National pour la Réforme et le Développement), la rfd (Rassemblement des Forces Démocratiques), l’app (Alliance Populaire Progressiste), l’unad (union nationale pour l’alternance démocratique) et le sawab, ont appelé le gouvernement à ne pas suivre les méthodes de l’ancien regime qui est basé sur la corruption et le népotisme.
Voici la déclaration
Au moment où le chef de l’État, à l’occasion du Eid El Fitr, a exprimé la nécessité d’adopter la transparence dans tous les aspects de la conduite des affaires publiques et où la commission d’enquête parlementaire fait face à une pernicieuse et malveillante campagne de dénigrement, mettant en cause sa crédibilité, campagne dont la source est connue de tous, et que des personnes symboles de la gabegie et de la mal gouvernance sont toujours présentes dans les hautes sphères de l’État, notre pays a, plus que jamais, besoin de faire la lumière sur la gestion de la décennie écoulée et les graves conséquences qui ont impacté la vie de nos populations.
La crise de la soif qui sévit actuellement dans les campagnes, les villages et les villes, le sort des éleveurs qui rencontrent de grandes difficultés, dans un désordre et une anarchie indescriptibles, pour obtenir, en quantités suffisantes, des aliments pour leur bétail, le feuilleton continu de nominations à caractère exclusif dans l’administration, au détriment de la cohésion nationale, de l’équité et de la compétence et la pénurie de médicaments essentiels pour les maladies chroniques, tous ces faits ne constituent guère une rupture d’avec le système de mal gouvernance qui a marqué la « décennie perdue ».
La pandémie du corona virus, qui commence, malheureusement, à prendre de l’ampleur dans notre pays, ne fait qu’accentuer ces problèmes. Il y a lieu de rappeler, à cet égard, que les partis politiques représentés au parlement ont, très tôt, répondu favorablement à la main tendue du pouvoir, en vue de mettre en place un consensus national à même d’impulser une nouvelle dynamique face à ce fléau. Ils ont, à cet effet, proposé un plan d’actions en plusieurs axes, des améliorations et des suggestions, propositions demeurées, à ce jour, sans suite…
Face à cette situation que nous jugeons préoccupante, en raison des risques qu’elle comporte pour le devenir de nos populations et de notre pays, les partis signataires :
* expriment leur plein soutien à la commission parlementaire dans l’accomplissement de sa noble mission et l’exhortent à diligenter ses enquêtes, en toute sérénité ;
* exigent que des solutions adéquates et urgentes soient trouvées à la crise de la soif et pour la mise à disposition d’aliments de bétail au profit des éleveurs, en quantités suffisantes et à des prix abordables, face à la sécheresse, ainsi que la disponibilisation de médicaments essentiels pour les maladies chroniques ;
* dénoncent le maintien des symboles de la gabegie dans les rouages de l’Etat ;
* exhortent le pouvoir à adopter les règles de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources humaines de l’Etat.
Par Moustapha Sidiya