- États-Unis: la loi «César» entre en application pour mettre Damas sous pression maximale

mer, 17/06/2020 - 10:42

 

RFI - La paix ou les sanctions. Washington met en garde le régime syrien. La loi « César », votée par le Congrès américain, entre en application ce mercredi.

Son objectif est de mettre sous pression maximale Damas. Deux options s’offrent désormais au président Bachar el-Assad : une résolution politique du conflit ou bien de nouvelles sanctions économiques alors que son pays est déjà très affaibli.

« César », c’est le nom de code d’un photographe militaire syrien. En 2013 ce lanceur d’alerte fait défection et emporte avec lui 55 000 clichés. Des photos classifiées documentant l’horreur dans les prisons du régime.

Baptiser cette loi « César », « c’est un hommage à celui qui a voulu rendre justice aux victimes des forces de Bachar el-Assad », avait précisé le secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Dans le détail, cette nouvelle loi vise quatre secteurs : les hydrocarbures, l’aéronautique militaire, les finances et la construction. Elle cible aussi bien les entreprises que les personnes qui collaborent avec le régime. Peu importe leur nationalité, syrienne ou étrangère.

La loi « César » intervient alors que la Syrie est déjà étranglée économiquement. Afin d’épargner la population, le législateur américain a prévu des exemptions concernant l’aide humanitaire.

Washington peut également suspendre cette loi à n’importe quel moment. La Maison Blanche propose en réalité un marché à Damas : cesser les bombardements et accepter de juger les responsables de crime de guerre syriens ou dans le cas contraire faire face aux sanctions américaines.

Les nouvelles sanctions américaines ont pour objectif d' « affamer » la Syrie en guerre et le Liban voisin, a accusé mardi le chef du mouvement libanais du Hezbollah, militairement engagé au côté de Damas.

« La loi César (...) vise à affamer le Liban comme elle vise à affamer la Syrie », a fustigé le chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah dans une allocution retransmise sur les télévisions. Il a estimé que la loi en question était « la dernière arme » des États-Unis contre le pouvoir de Damas.