Le Monde avec AFP
Les Reds, qui ont écrasé la compétition, ont remporté le trophée sans même jouer après la défaite de Manchester City à Chelsea. Dans les rues de Liverpool, la fête a duré toute la nuit.
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Les supporteurs de Liverpool ont célébré le titre de Premier League toute la nuit, jeudi 25 juin. PAUL ELLIS / AFP
Il aura fallu trente ans — dont trois mois à se demander si le coronavirus n’allait pas tout gâcher — pour que le Liverpool de Jürgen Klopp règne à nouveau sur le football anglais, après la défaite (2-1) jeudi 25 juin de Manchester City à Chelsea. Les Reds avaient fait leur part du travail mercredi, avec brio et dans le huis clos d’Anfield, en écrasant Crystal Palace (4-0).
Avec 86 points et 23 unités d’avance sur les hommes de Pep Guardiola, à sept journées de la fin, la bande de Klopp peut enfin respirer. Le Manchester City-Liverpool dans une semaine à l’Etihad Stadium, pour la 32e journée, aura des airs de passation de témoin entre deux équipes qui écrasent le championnat depuis deux ans.
On pourra toujours regretter que les Reds soient sacrés sans jouer, sans public et sans réelle perspective de partager leur bonheur avec les supporteurs. Mais « honnêtement, je m’en fous », avait répondu sans fard Klopp lorsqu’on lui avait demandé si cela atténuerait sa joie.
Cet épilogue prévu de longue date efface trois décennies de frustration, rythmées par des désillusions en 2009, 2014 ou même l’an dernier, quand 97 points n’avaient pas suffi face à des Citizens qui en avaient pris un de plus.
Dans les rues de Liverpool jeudi soir. OLI SCARFF / AFP
Une année de records
Cette année, les Reds ont écrasé la Premier League avec une soif de victoires inextinguible qui leur a permis de souvent faire sauter les verrous les plus coriaces dans les toutes dernières minutes. Malgré pléthore de stars — Virgil van Dijk, Trent Alexander-Arnold ou le trio Salah-Firmino-Mané, pour ne citer qu’eux —, c’est leur force collective qui a impressionné. Plusieurs records tombés en chemin témoignent de cette domination sans partage.
Liverpool est, après 31 journées, le champion le plus précoce de l’histoire, puisqu’il en avait fallu 33 à Manchester United en 2001 et à City en 2018. Ce record s’explique par un départ en boulet de canon : les Reds ont pris 61 points sur 63 possibles lors des 21 premières journées, du jamais vu dans les cinq grands championnats.
Des supporteurs de Liverpool devant le stade d’Anfield. Jon Super / AP
Avec 23 victoires consécutives à domicile (série en cours), ils ont aussi effacé les Reds du mythique Bill Shankly (21) des tablettes. Ils ont compté à un moment 25 points d’avance sur City, le plus grand écart jamais constaté entre un leader et son dauphin. Et ce n’est pas fini : ils peuvent encore faire mieux que les 100 points atteints par City en 2017-2018 et leur avance finale de 19 points sur le deuxième, à l’époque Manchester United.
Terminer la saison avec 19 victoires en 19 matchs à Anfield ne paraît pas non plus impossible, même si, après les visites du relégable Aston Villa et de l’équipe de milieu de tableau Burnley, il faudrait prendre le meilleur sur Chelsea, qui jouera peut-être sa place en Ligue des champions, lors de la 37e journée. Cette saison, qui a aussi vu les Reds remporter leur premier Mondial des clubs au Qatar en décembre, aura indéniablement une belle place dans leur très riche histoire.
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