L'Authentique - C’est à un véritable « sauve-qui-peut » que se livrent les anciens collaborateurs de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz ! Sommés de s’expliquer sur leur part de responsabilité dans la gestion de dossiers, objet d’enquête par la Commission d’enquête Parlementaire, chacun tente de se tirer la couverture.
L’accusé est tout désigné ; il s’agit uniquement de Mohamed Ould Abdel Aziz ! Trente jours séparent le pays de la clôture de la présente session parlementaire devant consacrer la fin de la mission de la Commission d’enquête Parlementaire des dix années de la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz.
De sources dignes de foi, la date du 26 juillet a été retenue pour la présentation en plénière de l’Assemblée nationale, du rapport finale de cette commission qui devrait être remis le lendemain au ministre de la Justice qui à son tour, devrait immédiatement le déposer devant la justice.
Et le processus judiciaire d’être engagé avec toutes les éventualités de sanctions que cela devrait provoquer dans les cercles des amis de l’ex-président, ses proches, ses collaborateurs et lui-même !
Et c’est dans la perspective d’une telle échéance qu’il faut placer le regain d’activités de la Commission d’enquête et les « soubresauts » des personnes ciblées par les Parlementaires qui cherchent, chacun, à se laver à la « bonne eau ».
La dernière audience de la Commission a ainsi été arrêtée pour le 17 juillet. Il s’agira d’entendre « l’homme par qui tout est arrivé », l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Perspective vaine ! De sources familiales, celui-ci ne compte pas déférer à cette convocation.
Emploiera-t-on alors « la force » pour l’obliger à se présenter devant la Commission, comme il l’avait lui fait à l’endroit de l’épouse de l’ex-président Sidioca ? Ou plutôt, la Commission se limiterait-elle à transmettre la question à la Justice ?
C’est en tout cas dans cette perspective qu’il faut placer la discussion à l’Assemblée nationale la semaine dernière sur une proposition de loi statuaire visant à restructurer la Haute Cour de Justice dans l’optique de remplacer la précédente loi règlementaire relative à la Haute Cour de justice, eu égard aux nouveaux amendements constitutionnels intervenus dans le pays, en vertu desquels le Sénat a été dissous et ses pouvoirs transférés à l’Assemblée nationale en tant que chambre législative unique.
Enquête
A ce jour, la commission a entendu une dizaine d’hommes d’affaires, une trentaine de hauts fonctionnaires au cours de la décennie d’Ould Abdel Aziz, dont huit ministres ( trois actuellement en fonction) et les trois Premiers ministres de cette période.
De nombreux aveux ont été faits par des ministres et les Premiers ministres sur l’implication de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz dans les dossiers de corruption, susceptibles de jeter des personnalités influentes derrière les barreaux avec fort probablement à leur tète, l’ancien président, Ould Abdel Aziz.
Les ministres ont révélé des informations compromettantes accusant ce dernier de corruption et d’abus de pouvoir, même si ces charges n’innocentent pas les ministres, sauf en cas de présentation d’ordres écrits du président.
Selon ce rapport, certaines personnes seraient fortement impliquées dans le détournement de montants de plus de cent milliards ouguiyas anciennes qu’ils doivent restituer immédiatement au Trésor Public, en plus d’autres dossiers complexes et douteux.
Tergiversations
A quelques semaines de la présentation du rapport final de la Commission d’enquête, nombreuses sont les personnes qui tentent de se dédouaner et se sortir d’impasse.
Parmi celles-ci, les deux anciens principaux financiers de l’ex président : l’ancien ministre des Affaires économiques Sidi Ould Tah, actuellement gouverneur de la BAD, et l’ancien ministre des Finances Ould Diay, aujourd‘hui ADG de la SNIM et les trois Premiers ministres de l’ex-président. Tous se sont désolidarisé de leur ancien employeur qu’ils ont accusé de « tous les maux ».
Le dernier en date n’est autre que le dernier Premier ministre de Ould Abdel Aziz qui a joint récemment la Commission aux fins d’être de nouveau entendu. Mohamed Salem Ould Bechir- puisqu’il s’agit de lui- a en effet, repris contact avec les Parlementaires pour apporter de nouveaux éléments de réponse sur des questions qui lui avaient été poses lors de sa première audience.
L’occasion pur lui de revenir sur le cas du marché contracté par la SOMELEC avec la société JOYSOLAR du temps ou il en était le directeur général. L’homme a ainsi présenté un document prouvant qu’il a reçu des ordres de l’ancien ministre de l’énergie et des mines, Taleb Ould Abdi Vall d’adjuger le marché à la société chinoise.
Seulement, la Commission a obtenu des lettres entre les deux hommes démontrant que Ould Béchir a contacté la société chinoise vingt jours avant la date du document qu’il a présenté. Et que l’adjudication du marché de 6,31 millions de dollars à la société chinoise s’est fait dans les conditions les plus opaques.
Selon une lettre dont Al Akhbar détient copie, Ould Béchir aurait confirmé à la société chinoise que " la SOMELEC est très intéressée d’avoir des quantités supplémentaires de ces équipements pour l’éclairage de quelques quartiers de la ville de Nouakchott ".
Autres déploiements, ceux enregistrés auprès de l’ancien ministre l’ancien ministre, Seyidna Aly Ould Mohamed Khouna. L’homme est récemment parvenu à s’exfiltrer de Nouakchott pour se rendre en Inchiri auprès de son mentor Ould Abdel Aziz. Revenu dans la capitale par la Commission, il a tenté un nouveau départ, cette fois, du côté de l’est du pays, mais en a été empêché.
NH