Jean Castex, "monsieur déconfinement", nommé nouveau Premier ministre

ven, 03/07/2020 - 11:25

 

Jean Castex a été chargé d'élaborer la stratégie française de sortie du confinement. © Ludovic Marin, AFP (archives)

Texte par :Romain HOUEIXSuivre|Stéphanie TROUILLARD

Haut fonctionnaire passé par le ministère de la Santé et l'Élysée, élu local, Jean Castex a été nommé vendredi 3 juillet Premier ministre par Emmanuel Macron après la démission d'Édouard Philippe.

 Il était le "Monsieur déconfinement" du gouvernement français. Jean Castex, 55 ans, est désormais le nouveau Premier ministre, après la démission d'Édouard Philippe. Il a été nommé vendredi 3 juillet par Emmanuel Macron.

Le 2 avril, lors de l'annonce de sa nomination pour préparer le plan de déconfinement, Édouard Philippe avait loué les qualités d'un "haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et […] redoutable d'efficacité".

Jean Castex avait eu la charge de résoudre le casse-tête du déconfinement progressif de la population française dans un contexte où le nouveau coronavirus n'aura pas totalement disparu. Un défi qui n'a pas fait peur à cet énarque, habitué des dossiers complexes, qui peut s'appuyer sur une vie professionnelle et politique très largement orientée vers le secteur social et celui de la santé.

 

"Idées claires et franc-parler"

Sorti en 1991 de l'ENA, admis à la Cour des comptes, Jean Castex fait le choix d'un poste de directeur des affaires sanitaires et sociales dans le Var. Puis il rejoint la préfecture locale avant de devenir, en 2005-2006, directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. C'est là qu'il va être repéré par Xavier Bertrand, qui en fera son directeur de cabinet à deux reprises, d'abord au ministère de la Santé (2006-2007), puis au ministère du Travail (2007-2008).

"Lors du premier plan pandémie [pour le virus H5N1 en 2006], c'est Jean Castex qui est dir'cab", rappelle Xavier Bertrand, à l'AFP, en soulignant que "l'OMS avait alors indiqué qu'on était l'un des pays les mieux préparés au monde".

"Le côté 'je vous mets en place un plan qui ne fonctionne pas sur le terrain', ce n'est vraiment pas le genre de la maison Castex", ajoute le président de la région Hauts-de-France, en louant "les idées claires et le franc-parler" de cet "énarque rectifié élu local".

Un parcours politique à droite

"Politiquement, je suis de droite et je l'assume parfaitement", aimait souligner Jean Castex à l'époque, selon l'AFP.

Membre du parti Les Républicains, il est notamment proche de Nicolas Sarkozy, dont il a été le secrétaire général adjoint à l’Élysée. Ce qui ne l'empêche pas de soutenir la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès de l'automne 2012.

Il sait aussi se ménager des appuis à La République en marche : son nom avait un temps circulé, fin 2018, pour remplacer Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur avant que l'ex-socialiste Christophe Castaner lui soit préféré.

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Jusqu'à sa nomination le 2 avril, il avait été également délégué interministériel aux Jeux olympiques de Paris-2024 et aux grands événements sportifs, et présidait l'Agence nationale du sport.

Un élu au contact

Ce haut fonctionnaire sait aussi conserver un attachement local. Ce père de quatre filles a conservé l'accent du sud et reste très attaché à son Gers natal. Il est maire de Prades depuis 2008, où il a d'ailleurs été très largement réélu avec 76 % des suffrages lors du premier tour des municipales, 48 heures avant le confinement.

Il a également été conseiller régional de Languedoc-Roussillon de 2010 à 2015 et s'était présenté à la députation lors des législatives de 2012, lors desquelles il avait été battu par la candidate PS, Ségolène Neuville.

Avec AFP