Génocide au Rwanda: enquête ouverte en France contre un ancien haut responsable rwandais
RFI
Des photographies des victimes au Memorial du génocide à Kigali. REUTERS/Noor Khamis
Texte par :RFI
2 mn
En france, le Parquet national antiterroriste annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire pour crimes contre l'humanité contre le Rwandais Aloys Ntiwiragabo, à la tête des renseignements militaires pendant le génocide de 1994
Une enquête préliminaire a été ouverte, vendredi 24 juillet, pour « crimes contre l’humanité » contre Aloys Ntiwiragabo, chef des renseignements militaires pendant le génocide de 1994 au Rwanda, et qui vit en France, a indiqué, ce samedi 25 juillet, le parquet national antiterroriste français. Cette enquête a été ouverte à la suite d'un article publié le jour même par Mediapart.
Le site d'information affirme avoir retrouvé la trace d'Aloys Ntiwiragabo, 72 ans, près d'Orléans, à une centaine de kilomètres au sud de Paris. Le parquet national antiterroriste indique avoir décidé de s'autosaisir dès la parution de cet article et avoir ouvert une enquête préliminaire avec pour objectif de vérifier les informations de Médiapart. Le parquet précise qu'il n'y a à ce jour aucune plainte ni aucun mandat de recherche contre cet homme, que ce soit en France, au Rwanda ou venant d'Interpol.
Listes d'opposants à exécuter
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) avait lancé des mandats d'arrêts à son encontre en 1998 et 2002, ensuite levés il y a plusieurs années. Dans les actes d'accusation du TPIR, Aloys Ntiwiragabo est évoqué comme faisant partie d'un groupe de responsables qui, entre 1990 et 1994 « se sont entendus pour élaborer un plan dans l'intention d'exterminer la population civile tutsie et d'éliminer des membres de l'opposition et se maintenir ainsi au pouvoir ». Il est également décrit comme ayant mis à jour des listes de Tutsis et d'opposants afin de les « exécuter ».
En France, selon le parquet, la seule mention de son nom remonte à 2011 quand la justice antiterroriste française avait souhaité l'entendre en tant que témoin dans le cadre d'une procédure visant un de ses subalternes. À l'époque, les autorités rwandaises avaient affirmé qu'Aloys Ntiwiragabo était réfugié dans un pays d'Afrique.
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