Libye: la visite mouvementée de BHL accroît les tensions dans le gouvernement de Tripoli
RFI Afrique - Le philosophe français Bernard-Henri Lévy était en Libye, samedi 25 juillet, pour enquêter sur des charniers. Sa venue a suscité la colère de milices libyennes qui s'en sont prises à son convoi. En déplacement, le Premier ministre a promis de faire la lumière sur cette visite controversée.
Le Premier ministre, Faez el-Serraj, était en Turquie durant la visite du philosophe français Bernard-Henri Lévy en Libye. Il a aussitôt assuré qu’il n’était pas au courant et a exigé l’ouverture d’une enquête. Il est loin, le temps où le philosophe était vu comme un ami par les Libyens.
Arrivé par avion privé à Misrata, à 200 kilomètres à l’est de Tripoli, Bernard-Henri Lévy se rend rapidement sur son terrain de reportage : les charniers de Tarhounah, à 160 kilomètres de Misrata, qui seraient l’oeuvre des alliés de Khalifa Haftar. Mais, sur la route, des milices bloquent le convoi du Français et lui lancent des insultes antisémites. Des tirs retentissent.
Division au sein du GNA
Devant la situation, Bernard-Henry Lévy décide d’écourter son séjour et d’annuler la rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Fathi Bashagha, prévue dimanche 26 juillet au matin. C’est ce dernier, originaire de Misrata, qui est à l’origine de la venue du philosophe. Figure modérée, Fathi Bashagha souhaite faire revenir en grâce la France dans l’ouest libyen, alors que le pays a soutenu Khalifa Haftar.
Cette visite avortée révèle avant tout la division de plus en plus profonde qui existe au sein du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli et notamment entre le Premier ministre, très proche de la Turquie, et son ministre de l’Intérieur.
Par RFI