Le Mali rend un dernier hommage à l’ancien président Moussa Traoré
L'ancien président malien, Moussa Traoré, le 31 décembre 1985. FRANCOIS ROJON / AFP
Texte par :RFI
Les obsèques de l'ancien président du Mali qui s’est éteint mardi ont eu lieu ce vendredi. Moussa Traoré a dirigé le pays de 1968 à 1991.
Avec notre envoyée spéciale à Bamako, Florence Morice
C’est Assimi Goïta, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a présidé cet hommage officiel organisé au sein du 34e régiment du génie militaire des forces armées maliennes. Assimi Goïta, toujours en tenue de camouflage et béret vert, n’a pas pris la parole. C’est le grand chancelier des Ordres nationaux qui a porté au micro ses condoléances.
Avant lui, un représentant de la famille, un ancien collaborateur de Moussa Traoré ont rendu hommage à l’ancien président avant de s’incliner devant son cercueil recouvert d’un drapeau malien et devant un parterre de personnalités. Un hommage officiel donc pour Moussa Traoré qui certes, avait été condamné à deux reprises à la peine de mort, mais finalement gracié en 2002, et qui depuis sa libération avait revêtu la figure du vieux sage que chacun venait consulter, y compris ses anciens ennemis.
ATT présent à la cérémonie
Parmi les anciens chefs d’État présents ce matin, on notait d’ailleurs la présence d’Amadou Toumani Touré, dit ATT. C’est d’ailleurs lui qui l’avait renversé par un coup d’État en 1991 : « L’histoire en a décidé ainsi, mais je ne pouvais pas ne pas être là et ne pas apporter mes condoléances à sa famille », a déclaré l’ancien président à quelques journalistes à l’issue de la cérémonie.
En ce jour d’hommage et de deuil en tout cas, ce n’est pas le climat répressif qui a marqué la fin de la présidence de Moussa Traoré dont les Bamakois se souviennent.
Ce n’est pas non plus l’image de l’autocrate qui s’est accroché à son parti unique, mais bien le souvenir d’un patriote qui est évoqué, un homme qui avait su préserver l’intégrité territoriale du Mali, dit-on, auteur d’une modernisation de l’agriculture et du système éducatif. C’est l’image de celui que Assimi Goïta, le président du CNSP, s’est empressé d’aller consulter au lendemain du coup d’État du mois d’août.
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