L'Authentique - L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas encore sorti d’auberge. 24 heures après sa dernière sortie médiatique à la chaine d’information France 24, le voilà qui doit faire face à un « déchaînement » de la justice qui vise ses biens.
La justice continue de suivre son cours dans l’affaire portant sur le Rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire.
En début de présente semaine, elle a procédé à la saisie de plus de 20 milliards d’ouguiyas, sur fond des dossiers de corruption objet de l’instruction, sur la base du rapport établi par la commission d’enquête parlementaire dans lequel 317 personnes sont citées, dont entre autres, l’ex-chef de l’Etat, des membres de sa famille, des ministres et cadres supérieurs en fonction pendant la décennie Ould Abdel Aziz.
Une partie de ce montant a été assemblée après le gel de comptes bancaires appartenant aux personnes cibles ou à leurs enfants, tandis que le gros du « paquet » a été retrouvé au terme de descentes policières effectuées dans les villas des responsables cités dans le rapport des députés.
Cette mesure aurait touché deux comptes bancaires ouverts au nom de l’ancien Président dans lesquels sont encore déposés ses salaires de ses onze ans de présidence, en plus d’autres comptes bancaires, sociétés, usines et immobiliers appartenant à des proches et des membres de sa famille.
Elle aurait aussi touché les comptes bancaires de son genre et du père de celui-ci, ceux de la Fondation Rahma, ceux des deux derniers Premiers ministres de l’ex-président et ceux de 34 de ministres qui ont, tous, travaillé sous ses ordres. Un rapport a été établi qui retrace les mouvements bancaires des derniers mois, de toutes les personnalités ciblées
Près de 200 voitures ont été mises sous scellé. Il s’agit de gros camions, de véhicules Tout-terrains et d’engins de travaux publics, mais aussi et surtout de voitures haut de gamme.
Le parc ainsi constitué - assimilé par la Justice à des propriétés de l’ancien président-, est inscrit au patrimoine de la Fondation Rahma dirigée par le fils de l’ex-président Badr Ould Mohamed Abdel Aziz. Laquelle est depuis vendredi dernier, objet d’une enquête ouverte sur la base de violations de la loi sur la corruption et le blanchiment d’argent.
Aux dernières nouvelles, les limiers de la police chargée des crimes économiques et financiers se sont lancés dans la quête d’un mécanisme permettant de faire venir à Nouakchott des responsables et des investisseurs étrangers afin de les entendre.
Les nationalités visées par ces convocations en cours de planification sont deux hommes d’affaires indiens représentant la partie bénéficiaire de la convention relative au dossier de la convention sur le quai des containers, les représentants de la société chinoise maitre d’ouvrage du marché relatif à l’éclairage public de 2016, les représentants de la société indienne signataire du marché électrique portant sur une ligne haute tension à Nouadhibou, et un investisseur soudanais impliqué dans le dossier de la Sonimex.
Une autre action est prévue dans les jours qui viennent par la justice. Il s’agirait de se faire aider par des institutions extérieures et de la Justice internationale pour recenser et rapatrier le cas échéant, tous les avoirs extérieurs de l’ancien Président- sur lesquels pèsent des présomptions de corruption et qui, selon certains indiscrétions, seraient plus importants que ceux qu’il possède en Mauritanie.
N.H